Deuxième journée de Gazélec Paris, et cette fois on papote entre gaziers. Propos choisis.

100% EnR?
Il ne faut « pas oublier que ce sont les énergies fossiles qui ont accompagné notre essor industriel », a affirmé Jérôme Ferrier, président de l’AFG. Même dans un « avenir prévisible, en 2050, en 2100, il y aura des énergies fossiles… » On ne peut pas imaginer à court terme un monde utilisant à 100% des énergies renouvelables. Tenir de tels propos est « irresponsable, irrationnel. » A l’avenir, le gaz, « énergie fossile la moins polluante », aura « toute sa place « dans le mix énergétique.

Biométhane
Jérôme Ferrier : Il y a 15 unités de « biogaz : une seul injecte dans le réseau, les autres font de la distribution locale. GrDF a environ 400 projets dans ses cartons. Il y a un problème administratif à régler – ce n’est pas un sujet simple ». Il plaide pour un « geste fiscal ».

(Elargissement de la) CSPE (au gaz)
Plaidant pour une CSPE qui finance les EnR électriques assise sur les consommateurs électriques (et non étendue au gaz), Jérôme Ferrier indique avoir rencontré les cabinets de Michel Sapin et Christian Eckert, à cet effet.
Et le cabinet de Ségolène Royal ?, interroge l’animateur.
« On est allés là où on pense que ça se joue. »

Philippe Vedrenne (Engie): « chaque énergie doit supporter ses propres externalités. J’entends dire que la charge des énergies renouvelables est trop lourde pour l’électricité, mais il n’y a qu’en France qu’on dit ça! Et la charge est de 6 milliards d’euros, contre 20 milliards en Allemagne (…). Que veut-on faire?Taxer des gens qui se chauffent au gaz pour qu’ils passent à l’électricité? » Et augmenter la demande de pointe? Dénonçant ce paradoxe: « le chauffage électrique repose sur le nucléaire et on veut développer les renouvelables pour réduire la part du nucléaire… » Et après? « On ne va quand même pas financer le démantèlement des centrales nucléaires par des taxes sur la gaz…? »

Sécurité d’approvisionnement
Olivier Massole (IFPEN) : la diversité des sources d’approvisionnement « minimise les risques politiques. » 
Jérôme Ferrier (AFG) : Les « gaz non conventionnels » (de schiste) se trouvent partout. Alors que les réserves de gaz conventionnel sont pour l’essentiel situées dans 4 pays (Russie, Qatar, Iran, Turkménistan). Le gaz est « attractif partout dans le monde, sauf en Europe. On laisse l’Allemagne et la Pologne, par manque de courage politique, développer des centrales au charbon. » 

Interconnexion France-Espagne  (projet MidCat)
Sophie Remont (DGEC) s’interroge sur des « investissements lourds » et Philippe Vedrenne (Engie) estime qu’il s’agit d’un « projet inutile et coûteux » qu’il semble pourtant « difficile d’arrêter. » Plus tôt, Olivier Aubert (GRT gaz) avait plaidé pour des projets faciles et à moindre coût, comme le raccordement à la Suisse qui, « jusqu’à présent, fonctionnait dans un seul sens. » Il y a « un consensus en France » sur ce sujet, estime Dominique Jamme (CRE) qui souligne « l’important renforcement des capacités d’entrée » en France ces dernières années (2 terminaux méthaniers, France Allemagne…). Mais il invite à réfléchir à l’échelle de l’Europe, avec des questions comme la situation en Ukraine. En rappelant les engagements quadripartites (Espagne, Portugal, France, Commission européenne) pris cette année.