La Fondation Abbé Pierre, le groupe Effy, Soliha, le Secours catholique et le CLER ont présenté le scénario «Rénovons» (@renovons) ce 21 février 2017.

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– et ici pour l’étude de SIA Conseil.

Le constat
La France compte 7,4 millions de «passoires énergétiques» (logement énergivores avec une étiquette F ou G). Dans celles-ci, on dénombre 2,6 millions de ménages précaires (pour un total de 5,8 millions selon l’ONPE).
La loi TEPCV prévoit d’éliminer ces «passoires énergétiques» d’ici 2025. Pour cela, il s’agira de rénover 500.000 logements par an, dont 130.000 dans le parc privé et visant les ménages modestes. Au rythme actuel (288.000 rénovations performantes par an), les objectifs de la loi ne seront pas atteints. Selon une étude SIA conseil, il restera en 2025 quelque 5,6 millions de «passoires énergétiques». Le scénario «Rénovons» préconise d’accélérer le rythme, en dépassant les objectifs de la loi: jusqu’à 980.000 rénovations en 2021.

80 milliards d’euros, retour sur investissement entre 4 et 18 ans
Il s’agit pour cela d’augmenter les aides, de les élargir à l’ensemble des propriétaires occupants et propriétaires bailleurs. Les travaux pourraient être pris en charge à hauteur de 79% par l’Etat et, via le crédit d’impôt, à 30% pour les ménages aisés. Le coût est estimé à 80 milliards d’euros, dont 36 milliards pour l’Etat, 44 restant à la charge des ménages (de 1.300 à 13.100 euros selon leur situation financière). Pour l’Etat, «le retour sur investissement (taxes et impôts, provenant de la créations de 126.000 emplois, et de la hausse du pouvoir d’achat) se ferait en 36 ans», estime Sabine Bardaune. Les ménages, eux, ont un retour sur investissement de 4 à 18 ans, provenant de gains sur la facture énergétique. Il est à ce jour «de 24 à 34 ans.» S’y ajoutent les bénéfices sociaux et les effets sur la santé.

L’accompagnement : 3.000 euros par ménage
Pour Manuel Domergue (Fondation Abbé Pierre), le scénario est d’autant plus plausible qu’il s’inscrit «dans une période de taux bas, ce qui favorise les investissements à long terme.» En rappelant que les ménages concernés «ne sont pas que des ménages défavorisés», avec un système mêlant «les aides et les incitations, voire obligations.» Le Secours catholique, rappelle Bernard Thibaud, intervient à hauteur de près «d’un million d’euros par an, pour l’aide au paiement des factures» et a plaidé pour les «tarifs sociaux, même s’ils sont encore à un faible niveau.» Il a souligné les difficultés de mise en œuvre (repérer les ménages, les accompagner…) et «la nécessité d’une coordination entre acteurs publics et privés. Le coût de cet accompagnement est d’environ 3.000 euros par ménage.» Xavier de Lannoy (Soliha) a déploré que le prêt Eco ptz soit si peu octroyé, « car il semble que les «banques aient besoin de garanties… Il est surprenant que dans notre société riche, on ne trouve pas les moyens de financer la rénovation énergétique.» Frédéric Utzmann (Effy) a insisté sur le rôle des certificats d’économie d’éergie dans le financement des projets: "des travaux à 1 euro ne sont pas des travaux au rabais."