Comme autorité organisatrice de la distribution publique de gaz naturel, chaque « territoire d’énergie » a un rôle central à jouer dans le développement des projets de gaz naturel véhicule (GNV et, plus encore, bioGNV). D’autant plus que les ressources pour produire du gaz vert sont multiples et abondantes.

En France, le gaz naturel véhicule reste encore peu développé, lorsqu’il est très répandu en Allemagne et, surtout, en Italie. Mais, parce que le GNV, particulièrement sous sa forme biométhane, issu de la fermentation de bio-déchets, est un carburant adapté aux véhicules thermiques, émettant peu de gaz à effet de serre et de particules fines, cette situation est en train de changer. Les collectivités et transporteurs routiers s’équipent en véhicules lourds : camions, bus, bennes à ordures, tandis que les constructeurs adaptent leur offre.
Mieux : présentée fin novembre par le gouvernement, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe un objectif de 10% de gaz vert dans les réseaux à l’horizon 2030, soit les besoins en carburant de plus de 200.000 camions.

Créer des stations GNV pour les flottes de véhicules lourds
Reste à résoudre la question de l’approvisionnement. Et c’est là que « territoire d’énergie » apporte une réponse adaptée aux besoins des utilisateurs, en créant des stations ancrées dans les territoires et y favorisant l’économie circulaire. Dès 2016, « territoire d’énergie » et GRDF, le distributeur de gaz, ont rédigé un guide du GNV afin d’accompagner les collectivités territoriales dans la transition énergétique et créer de telles stations.
Comme pour le déploiement des bornes de recharge électrique, c’est souvent un « territoire d’énergie » qui crée les infrastructures nécessaires, en zone rurale comme urbaine.

Ainsi, le Syndicat intercommunal du gaz et de l’électricité en Île-de-France s’est doté d’une société d’économie mixte (SEM) dédiée, Sigeif Mobilités, pour construire un réseau maillé d’une dizaine de stations-service gaz d’ici cinq ans. Une première station GNV-bioGNV est en service, dans le port autonome de Bonneuil-sur-Marne depuis fin 2016. D’autres sont en cours de réalisation, dans le port de Gennevilliers, à Wissous et Noisy-le-Grand… Au total, une dizaine sont prévues.

L’approvisionnement en gaz vert pour valoriser les déchets agricoles et ménagers
Jean-Michel Philip, directeur général de Sigeif Mobilités, observe que ces stations sont aujourd’hui destinées à des flottes de véhicules lourds, donc proches de sites logistiques. Mais elles sont ouvertes à tous et il n’exclut pas de mettre en oeuvre également de plus petites stations, dites « de territoire » pour les PME et les particuliers. A terme, l’approvisionnement en gaz vert sera garanti par la collecte et la valorisation de déchets d’Île-de-France (agriculture, restauration collective…).

La logique est similaire en zone rurale.
Le Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire (« territoire d’énergie Pays-de-Loire ») a inauguré une première installation d’avitaillement dès 2016. Elle est destinée à sa propre flotte de véhicules, mais en y ajoutant une dizaine d’entreprises locales. La rentabilité de ces projets est encore à construire, signale Emmanuel Charil, directeur général de ce
« territoire d’énergie ». Mais, elle s’améliore substantiellement en misant sur le biogaz, notamment dans les département très agricole où il peut être produit en circuit court.

Située au port autonome de Bonneuil-sur-Marne (94), la 1ère station du réseau Sigeif est aussi la plus grande station publique d’avitaillement de GNV et bioGNV (via des garanties d’origine) en Île-de-France. Ouverte à tous 24h/24, ses 4 pistes sont réparties sur une superficie de 4.000 m² et ses 3 conteneurs comprennent chacun un compresseur de 660 Nm3/h.
Son exploitation a été confiée pour 3 ans à Endesa dans le cadre d’une délégation de service public.

 

Patrice Hardel, conseiller municipal délégué aux projets et équipements urbains de Noisy-le-Grand

Pourquoi implanter une station GNV dans votre commune ?
Avec ce projet de station GNV, la commune de Noisy-le-Grand et Brigitte Marsigny, son Maire, entendent apporter une contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de particules fines. Nous voulons aussi que nos entreprises et nos habitants disposent d’une nouvelle solution de mobilité alors que les restrictions à l’usage de véhicules thermiques classiques vont se renforcer fortement dans le périmètre du Grand Paris.

Comment se passe la relation avec le Sigeif dans le cadre de la mise en oeuvre de cet équipement ?
La relation a toujours été excellente. Le Sigeif et GRDF nous ont apporté un soutien essentiel car la ville ne disposait pas en interne de toutes les compétences que nécessite le montage d’un tel projet.