Organisateur de la distribution publique d’énergie, chaque « territoire d’énergie » est associé à l’enfouissement des réseaux, dont il assure la maîtrise d’ouvrage. Une maîtrise d’ouvrage qui concerne également pour nombre d’entre eux les télécoms, l’eau et l’assainissement, et de plus en plus les réseaux de chaleur et/ou de froid.

Aujourd’hui, en France, 45% des réseaux de distribution d’électricité sont enfouis. L’enfouissement permet d’améliorer l’environnement, et l’esthétique urbaine comme rurale, tout en protégeant les équipements des intempéries, réduisant les risques de coupures. Il en est ainsi des réseaux en fils nus, particulièrement sensibles aux aléas climatiques, qui se font de plus en plus fréquents et violents ces dernières années.

Enfouissement : coûts élevés et contraintes techniques
Cependant, l’enfouissement systématique entraîne des coûts élevés et soulève des difficultés techniques, comme la sensibilité aux inondations et aux variations de température, sans oublier le risque d’accrochage, voire d’arrachage des câbles lors des travaux de terrassement.

D’où l’utilité de coordonner au mieux les travaux entrepris : l’enfouissement des réseaux électriques peut parfaitement se conjuguer avec celui des réseaux de communications et d’éclairage public. Le plus souvent, un « territoire d’énergie » prépare et conduit ces opérations avec les communes et, parfois, peut les préfinancer.

La connaissance du sous-sol devient indispensable
Ces travaux supposent une connaissance approfondie des lieux, afin d’éviter les interférences avec les autres réseaux, ou la voirie. De nouveaux outils de connaissance du sous-sol facilitent grandement ces opérations.

Ainsi, « territoire d’énergie Mayenne » vient de lancer un projet baptisé OPAIR (Observation pour la Protection des Agents Intervenants et des Réseaux), en partenariat avec la société Scalian, utilisant les lunettes Hololens développées par Microsoft, afin de cartographier les réseaux existants.

De son côté, « territoire d’énergie Indre-et-Loire » (SIEIL) proposera en janvier prochain des Plans de corps de rue simplifiés (PCRS) permettant la géolocalisation des ouvrages visibles (affleurements réseaux, voiries et objets urbains) dans l’ensemble de son territoire. D’ici six ans, ces PCRS couvriront les quelque 15 000 km de voiries de l’Indre-et-Loire. Ils pourront être complétés au fil des travaux réalisés par les collectivités, et se superposer aux plans des réseaux existants.

PCRS – crédit photo : territoire d’énergie Indre-et-Loire

 

Francis Baisson, Maire de Saint-Flovier et vice-président de « territoire d’énergie Indre-et-Loire » chargé de l’information géographique

Saint-Flovier est-il pilote sur les PCRS ?
Francis Baisson : Saint-Flovier a lancé des travaux d’enfouissement avec le syndicat d’énergie, « territoire d’énergie Indre-et-Loire ». Le PCRS va nous permettre de préciser le chantier. En outre, nous avons un projet d’aménagement d’une rue avec une mise en accessibilité, pour lequel le PCRS nous facilitera le travail en évitant des chantiers successifs. Ou en repérant dès le départ tous les éléments visibles, comme par exemple les regards d’assainissement, ce qui évitera de les toucher lors de l’enfouissement du réseau électrique et d’éclairage public. En outre, cela permettra de bien étudier le positionnement des futurs éclairages publics aujourd’hui attachés aux poteaux électriques sans risques de heurter d’autres équipements pendant les travaux.

Que va vous apporter la collaboration avec « territoire d’énergie Indre-et-Loire ?
Francis Baisson : La base de données sera évolutive, puisqu’elle permettra les mises à jour au fil des travaux réalisés dans les communes. Et cela autorisera une conservation des données pour les futurs maires.
Ainsi, aujourd’hui, je connais à peu près l’ensemble des branchements communaux dans ma commune de 600 habitants, mais les évolutions pourront être transmises de manière précise. En outre, « territoire d’énergie Indre-et-Loire » pourra proposer des relevés sur d’autres équipements, comme par exemple, les parcs ou encore la gestion des cimetières, dont la cartographie est souvent longue et coûteuse à réaliser pour des mairies rurales.