Francis Duseux, Président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), a présenté ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse, la situation de l’industrie pétrolière française en 2016 et ses perspectives d’avenir.

A l’échelle globale, le mix énergétique de 2040 devrait voir la part du gaz et des énergies renouvelables augmenter, celle du charbon diminuer tandis que les hydrocarbures conserveront une part majeure. Francis Duseux fait remarquer que la demande en électricité est vouée à augmenter fortement jusqu’en 2040 (environ 23TWh en 2020, 33 en 2040).

Le Président de l’UFIP note que le pétrole est le carburant le plus utilisé en France en terme de transport. Depuis 2016, les consommateurs achètent essentiellement des voitures à essence, plus économiques en terme de coût. Cependant, Francis Duseux s’inquiète d’une hypothétique augmentation du prix du pétrole conjugué à celle des taxes qui lui sont appliquées dans la mesure où, précise-t-il « 85% des Français ont besoin de leur voiture pour aller travailler, emmener leurs enfants à l’école ou faire les courses ».

On constate que l’essence et le gazole font partie des produits les plus taxés en France :
– 0,51€/L HT pour le gazole, 1,27€ TTC (soit une taxe équivalente à 149% du prix HT);
– 0,52€/L HT pour le SP95, 1,41€ TTC (soit une taxe équivalente à 173% du prix HT).
Ce coût global supporté représente un gain de 34 milliards d’euros annuels pour l’Etat.

La hausse des taxes est amenée à se poursuivre jusqu’en 2030.
L’augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) a entrainé une hausse cumulée de 12,3c€/L sur le gazole depuis 2014, TVA comprise (hausse estimée à 34,4c€/L en 2030).

De plus, la fiscalité française fait baisser la compétitivité de ses raffineries puisqu’une tonne de pétrole brut traité connaît un surcoût de 14€/t par rapport à une raffinerie américaine, soit un surcoût global de 700 millions d’euros/an (50 millions de tonnes traitées annuellement).

Enfin, Francis Duseux condamne le blocage de l’attribution des permis de la part du gouvernement (aucun permis débloqué en 2016) alors que cela permettrait notamment de réduire le déficit commercial de la France. Pour lui, le gouvernement doit promouvoir le mix énergétique des 3 énergies piliers que sont le nucléaire, le thermique et les énergies renouvelables.

Pour que l’énergie soit compétitive en France, voici les différentes préconisations de l’UFIP :
« – les objectifs doivent être évalués et soutenables pour l’économie française ;
– conserver une énergie à des prix et coûts compétitifs ;
– revoir la fiscalité énergétique et climatique dans une perspective internationale ;
– favoriser, au sein du gouvernement, les complémentarités entre économie, industrie et énergie ;
– accorder une vraie place à l’énergie dans le projet européen ;
– garantir à l’industrie une règlementation simplifiée dans un cadre européen ;
– préserver la sécurité énergétique, acquérir une meilleure connaissance du sous sol, le valoriser sans atteinte à l’environnement ;
– valoriser les ressources maritimes. »

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