Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, a présenté ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris, le bilan gaz 2017.

Les chiffres montrent une une légère augmentation de la consommation de gaz de 0,4% en 2017 (465 TWh en 2017 contre 463 TWh en 2016). Le gaz consommé par les centrales électriques a connu une croissance exponentielle entre 2014 et 2017 (8 TWh en 2014 contre 55 TWh en 2017). Ce niveau s’explique notamment par la mise à l’arrêt d’une partie du parc nucléaire français l’année passée, conjuguée à un niveau de remplissage moindre des barrages dû aux effets climatiques. La production électrique des centrales à partir du gaz a pesé 8% dans le mix énergétique français.

De plus, on constate que les injections de biométhane ont doublé en 2017 sur le sol français, atteignant 408 GWh injectés, ce qui a permis d’alimenter 34.000 foyers et 1.800 bus en bioGNV. Le remplacement d’une partie du gaz fossile par du gaz vert a permis d’éviter l’émission de 76.700 tonnes de CO2. Il existe actuellement 44 sites  d’injection raccordés aux réseaux français (dont 60% de projets agricoles) et que 361 projets sont en cours d’études (dont 75% de projets agricoles). Thierry Trouvé fait remarquer qu’à l’horizon 2030, il existe un potentiel d’injection de 90 TWh de gaz renouvelable porté par les opérateurs gaziers, soit 30% de la consommation totale de gaz.

Le directeur général de GRTgaz observe une « accélération  » du gaz naturel véhicule (GNV) en France l’année passée, traduite par une augmentation du nombre de véhicules GNV (16.200, soit +10%, dont 1.300 poids lourds, soit +100%) et des émissions de CO2 évitées à hauteur de 88.000 tonnes. Ces véhicules bénéficient d’un parc de 75 points d’avitaillement en 2017 (+25) qui devrait doubler et atteindre 153 points fin 2018. Selon Thierry Trouvé, « la France est le pays le plus dynamique à propos de la problématique GNV« , ce qui se manifeste par des avancées diverses : mise en place de la vignette Crit’Air #1, avantages fiscaux, gel de la TIPCE…

Depuis 2012, les conversions fioul-gaz des industriels ont permet d’éviter l’émission d’1,8 Mt de CO2, « soit la contribution de 10.000 éoliennes de 2MW dans le mix énergétique français » ajoute le Directeur général de GRTgaz.
Selon lui, le développement des usages du gaz et des gaz renouvelables permet de lutter très efficacement contre le changement climatique.
4 leviers permettraient d’éviter l’émission de 36,5 Mt de CO2 :
– les conversions fioul-gaz/fioul-charbon ;
– le développement du GNV et bioGNV dans les transports ;
– les efforts d’efficacité énergétique (meilleure isolation, renouvellement des chaudières…) ;
– l’injection de 90 TWh de gaz renouvelable dans les réseaux.

« Même si le gaz ne pèse que 20% dans le mix énergétique, il permet de baisser de presque 40% les émissions de CO2 d’ici 2030. La contribution du gaz est supérieure à sa part réelle dans le mix français » a conclu Thierry Trouvé.