L’été indien à La Défense: rendez-vous annuel des acheteurs et vendeurs d’énergie, Gazelec 2017 a permis de faire le point sur divers sujets (électriques) dont :

 

Le marché de capacité (un sujet récurrent à Gazélec): 

Mareva Edel (Uniper): comme fournisseur, nous avons dû une nouvelle fois présenter des surcoûts à nos clients, qui plus est pour des contrats déjà signés. Avec une mise en place en très peu de temps. On ne peut pas parler véritablement de marché. On appelle de nos vœux un marché à terme, en complément du marché spot.

Jean-Baptise Séjourné (Engie): Nous militons pour une coopération transfrontalière ambitieuse, avec une rémunération des capacités au-delà des frontières.

Patrice Bruel (EDF): Le dimensionnement français des capacités et leur rémunération tient déjà compte des capacités frontalières.

Frank Roubanovitch (CLEEE): Il est temps de stabiliser le dispositif. Cette année encore, on connaîtra le prix de la capacité tardivement (9 novembre) mais on se réjouit d’avoir, à partir de 2019, de la visibilité. La prise en compte implicite des capacités transfrontalières devrait permettre de maîtriser les coûts, au profit des consommateurs.

Olivier David (DGEC): Prendre en compte les capacités transfrontalières est une obligation. Mais on ne souhaite pas que ce soit un marché virtuel.

Gildas Barreyre (Uniden): Il y a un problème de visibilité du prix mais aussi de compétitivité pour les électro-intensifs français qui payent la capacité alors que leurs concurrents européens ne la payent pas.

 

L’Arenh (un sujet récurrent à Gazélec): 

(Si vous n’avez pas le temps de tout lire, une synthèse: les acteurs disent qu’ils veulent de la visibilité, la CRE et la DGEC disent que c’est compliqué. Et ce sera 42 euros en 2018, sans doute aussi en 2019)

Frank Roubanovitch: L’Arenh est une bonne manière de sécuriser les prix. Il faut aussi se poser la question de la possible fin des TRV. Sans attendre une situation de crise pour légiférer en urgence.

Olivier David (DGEC): Il n’y a pas de volonté de supprimer les TRV d’électricité.

Olivier Schneid (Animateur): Je vois Jean-Baptiste Séjourné pâlir!

Olivier David (DGEC): Ce n’est pourtant pas un scoop!

Christophe Leininger (CRE): Les TRV se construisent par empilement. Il faudra répercuter le rationnement (qui s’applique aux alternatifs et devrait s’appliquer aux fournisseur historiques).

Frank Roubanovitch: Pourquoi parler de rationnement? On a des capacités nucléaires qui sont très au-delà de l’ARENH! Et on nous expliquer que les TRV vont augmenter à cause de ce possible rationnement…

A ceux qui demandent de la vi-si-bi-li-té (Mareva Edel), Olivier David (DGEC) répond qu’« il n’y a pas, à ce stade, de modification envisagée du dispositif avant 2025.. Et toute modification doit recevoir l’aval de la Commission européenne. » Et la salle applaudit.

Christophe Leininger (CRE): Il y a deux plafonds: celui de 100 TWh et la manière dont on les répartit entre les fournisseurs, avec un rationnement possible qui amènera progressivement à la fin du dispositif en 2025.

Julien Teddé (Opéra énergie): « Quand le prix de l’électricité dépasse 40,7 euros le MWh, on intègre la capacité et l’on sait alors qu’on a intérêt à prendre l’Arenh. »

 

Politique énergétique (un débat récurrent à Gazelec)

Olivier David (DGEC), interrogé sur la PPI: Il n’y a pas de secrets dans la politique énergétique: tout est dans la loi. Il y aura divers ateliers consacrés à l’éolien (octobre), au nucléaire (entre le 15 novembre et fin décembre), au mix électrique…

 

Concessions hydroélectriques (un sujet récurrent à Gazelec)

Olivier David (DGEC): Le droit européen prévoit la mise en concurrence des concessions lorsqu’elles arrivent à échéance. Ce droit n’est pas simple à mettre en oeuvre. Ainsi, il peut y avoir un barrage et une usine hydroélectrique dont les concessions arrivent à échéance à des dates différentes. Un contentieux est ouvert depuis 2015. Nous sommes en discussion dans ce cadre. Tout est prêt pour l’ouverture à la concurrence mais nous devons attendre la fin de ces discussions.

Mareva Edel (Uniper): Le groupe E.ON a été échaudé. On s’intéressera à nouveau à ce sujet lorsqu’on aura de la visibilité.

Christof Schoser (Commission européenne): On attend des propositions du gouvernement français.

Gildas Barreyre (Uniden): On espère que la rente hydraulique sera redistribuée au bénéfice des consommateurs, mais les électro-intensifs qui souhaitaient s’engager dans l’ouverture des concessions ont beaucoup attendu, ce qui explique qu’ils sont moins présents aujourd’hui.