A deux mois et demi de la fin des tarifs réglementés de vente d’électricité (pour les sites consommant plus de 36 KVA), le forum Gazélec est de retour dans nos chaumières (au 110 Esplanade Charles de Gaulle à La Défense). Propos choisis (en live).

ARENH
« L’ARENH est devenu un objet très très tarifs réglementés bleus, estime Bruno Bensasson (Engie). Avec des prix de marché à 38 euros le mégawattheure, la perspective d’un ARENH à 52 euros ne sert à personne. Je ne suis pas sûr que ce soit encore d’actualité. »

Capacité
S’agissant de la sécurité d’approvisionnement, « le marché de capacité va dans le bon sens, mais il n’est pas certain qu’il donne un signal asez clair et précoce pour que nous puissions déclencher les investissements nécessaires », indique Bruno Bensasson. Il plaide pour « l’animation » de ce marché, aujourd’hui reposant largement sur « un fournisseur verticalement intégré. »

« Direct énergie a acheté la centrale d’Alpiq dans un contexte où les prix sont bas et où le marché de capacité n’existe pas encore, explique Fabien Choné. On a acheté cette centrale dans des conditions de dépréciation très importantes. Mais on doit sécuriser notre activité, en amont comme en aval. Dans le passé, le prix de l’électricité est monté jusqu’à 94 euros le MWh ! »


Concurrence, fin des TRV, offre transitoire

Il y a deux formes de concurrence, estime Jacques Percebois. « Quand il y a plusieurs fournisseurs ou quand il n’y a pas de barrières à l’entrée. Aujourd’hui, c’est plutôt cette dernière forme qui prévaut. » Il voit plusieurs facteurs qui vont booster la concurrence : marché de capacité, fin des TRV, marché de gros avec « des prix plus significatifs qu’aujourd’hui. On a toujours été en situation de surcapacité, avec en outre des aides aux renouvelables » qui font baisser les prix.

Fin des TRV
Au moins la moitié des sites (200.000, voire 250.000) ne seraient pas en mesure de disposer d’une offre électricité à prix de marché le 1er janvier 2016. « On est un peu effrayés par la lenteur du basculement des sites vers les offres de marché », indique Christine Le Bihan-Graf.

Europe
« Il n’y a pas une Europe de l’énergie. Il y a une Europe de la concurrence qui s’applique à l’énergie » : c’est une jolie formule de Jacques Percebois.

Production
Observant qu’à l’amont, avec le solaire et l’éolien, le marché est bien développé, Bruno Bensasson estime qu’il reste « beaucoup à faire » dans l’hydraulique et, « un peu » dans le nucléaire, sans voir « d’opportunités pour l’instant ». Il évoque Tihange en Belgique et Chooz en France, plaidant pour un partage des investissements avec EDF. A quel coût ce nucléaire prolongé ? « Je ne le connais pas. Je l’espère en-dessous de 62 » euros.