Deuxième journée de Gazélec 2016, avec une table-ronde réunissant Jérôme Ferrier (AFG), Guillaume Sainteny (Agros ParisTech) et Catherine Brun (GRT Gaz). Extraits.

Changement climatique
Guillaume Sainteny (Agro Paris Teh) : « Le changement climatique a de nombreux impacts. Ainsi, est la septième cause de réduction de la diversité. Il peut aggraver des phénomènes existants. La France est en contentieux avec Bruxelles sur tous les sujets environnementaux, sauf le changement climatique, où elle est considérée comme une bonne élève. » 

Guillaume Sainteny : « Le tarif social du gaz est très bien d’un point de vue social, mais pas d’un point de vue environnemental. Il faudrait réorienter les aides vers les économies d’énergie – ça vaut également pour l’électricité. C’est un outil de justice sociale qui ignore les conséquences pour les générations suivantes, résultant du changement climatique. Ce type de mesures doit être précédé d’études d’impact, pour voir s’il est possible d’agir autrement. En l’occurrence, la Loi permet d’aller vers autre chose, avec le chèque énergie. »

Guillaume Sainteny : « La fiscalité écologique n’est pas punitive car elle est comportementale. Une écotaxe qui rapporte de l’argent a échoué. Lorsqu’elle réussit, elle ne rapporte rien car les gens ont changé leurs comportements. »

Jérôme Ferrier (AFG) : « S’il y a une taxation du CO2, elle doit se faire au niveau européen. »

Chacun cherche sa transition
Guillaume Sainteny : « On n’a jamais défini ce qu’est la transition énergétique. Si on pose la question, il y aura sûrement dans cette salle autant de réponses que d’individus. Certains voudront du 100% renouvelable, d’autres supprimer les énergies fossiles, certains les énergies et le nucléaire, d’autres développer le renouvelable en excluant l’hydraulique, qui pose des problèmes de biodiversité… »

OPEP
Guillaume Sainteny : « On subventionne bien plus les énergies fossiles (490 milliards après impôts) que les renouvelables. Cela concerne esssetiellement les pays du sud. Si on supprimat les subventions dans les pays producteurs de pétrole, les énergies renouvelables deviendraient immédiatement compétitives. »

G20
Jérôme Ferrier (AFG) : « Il y a actuellement une conjonction extrêmement favorable pour le gaz. Dans la résolution 24 du G20 de Hangzhou, il est prévu de renforcer la coopération dans l’extraction et l’exploitation du gaz naturel, car il est la moins émettrice des énergies fossiles. Nous avons réussi à promouvoir l’idée que le gaz est la seule énergie fossile « durablo-compatible. » »
> L’AFG publiera prochainement son scénario AFG 2030.

Le vert à moitié plein
Catherine Brun (GRT Gaz) : « Quand on dit EnR, tout le monde entend électricité renouvelable… »

Mobilités propres
Catherine Brun : « Il ne faut pas opposer mobilité électrique et mobilité gaz. Il y a une place pour chacune de ces énergies avec des usages bien particuliers. Il faut aussi s’interroger sur l’impact pour les réseaux du développement des voitures électriques. Tout le monde veut des recharges rapides. Cela a un impact considérable sur le réseau. Dans le cas de la mobilité gaz, les réseaux sont prêts. »

Le lapsus
Après une longue digression sur les désavantages du chauffage électrique, Jérôme Ferrier (AFG) conclut d’un vibrant :
« Continuer à encourager le chauffage au gaz en France est une aberration. »
Silence… Rires dans la salle.
Jérôme Ferrier : « Ça prouve que les gens suivent! »

EDF
Et puisqu’on ne peut parler de gaz sans penser à l’électricité…
Guillaume Sainteny : « EDF était une entreprise tellement grosse et un monopole qu’il n’y a pas eu de contrôle politique pendant des années. Les choses sont en train de changer. »