La FNCCR territoire d’énergie a participé au salon Ever Monaco 2018 du 10 au 12 avril derniers au Grimaldi Forum. Ce rendez-vous annuel de la mobilité électrique dispose notamment d’un espace d’exposition où les constructeurs présentent (Honda, Kia, Land Rover, BMW…) leurs nouvelles gammes. Ever Monaco s’est ouvert cette année à un nouveau cycle de conférences, porté par les collectivités locales, ces dernières étant aujourd’hui les principaux acteurs du déploiement d’infrastructures de charge électrique (IRVE), et aussi d’avitaillement en GNV/bioGNV et hydrogène.

Xavier Pintat, Président de la FNCCR, a souligné l’évolution permanente du paysage énergétique actuel, notamment au niveau de la mobilité électrique. Il a également relevé la forte implication des autorités organisatrices de la distribution d’énergie (AODE) dans le déploiement des infrastructures de recharges pour véhicules électriques (IRVE). Selon lui, « les collectivités ont vu, dans les nouvelles IRVE, des aménagements vertueux et exemplaires d’un point de vue transition énergétique ». Xavier Pintat est revenu sur deux aspects fondamentaux pour la mobilité propre : l’interopérabilité des bornes et le stockage.

Pour l’ADEME, le véhicule électrique est « adapté à des usages intensifs » et il convient de ne pas « négliger l’impact écologique de la fabrication des batteries ». D’ici juin 2018, près de 7.000 points de recharge seront développés avec son appui, ce qui « permettra d’atteindre 73% des objectifs ». L’ADEME souligne également la montée en compétences des territoires au niveau de la mobilité propre et revient sur le caractère indispensable d’une bonne interconnexion des projets pour créer un maillage national, jugeant « la cohérence territoriale essentielle ».

Jean-Luc Dupont, Président de Territoire d’énergie Indre-et-Loire, a détaillé l’électromobilité dans son département, où sont implantés des points de charge tous les 25 kms. Mais le maire de Chinon va plus loin dans ses propos, évoquant le développement de la filière hydrogène. Selon lui, « l’intérêt du maillage territorial est de pouvoir coupler bornes électriques et bornes hydrogène ».

Pierre YVROUD, Président du SDESM 77, Territoire d’énergie Seine-et-Marne, a annoncé l’ouverture d’une station GNV d’ici quelques mois dans son département. dans la mobilité électrique, il évoque un « petit bémol ». Les bornes ont été placées pour assurer une répartition tous les 20 kms mais « une vingtaine ne sont pas du tout utilisées », ce qui devrait conduire le syndicat à les déplacer « à des endroits plus stratégiques ».

Bruno Lebrun, président de Gireve, a fait part des prometteuses perspectives de développement de l’électromobilité : « en 2020, le chiffre de croissance du véhicule électrique estimé en Europe devrait tourner autour de 4% (contre 2% à l’échelle mondiale) ».

Pour Alain Leboeuf, Président du SyDEV 85, « le véhicule électrique s’inscrit parfaitement dans la transition énergétique » à condition que « la technique soit au service de cette problématique ». Le véhicule électrique n’est pas simplement « un moyen de déplacement » mais également comme « un élément d’équilibre des réseaux ». Il s’interroge néanmoins quant aux importants appels de puissance lors des recharges des véhicules électriques qui, selon lui, « n’ont rien à voir avec ce que peuvent produire les parcs (solaires) à un instant T ». Il voit les batteries de seconde vie comme une solution intéressante, permettant « de stocker une énergie supplémentaire à des moments d’ensoleillement maximal ». Tout comme Jean-Luc Dupont, il considère l’hydrogène comme « l’’énergie de l’avenir, adaptée à une énergie intermittente et bcp plus facile à gérer demain par rapport aux réseaux ».

Stéphane Raizin (Directeur du Syme 05) évoque quant à lui la situation dans les Hautes-Alpes. Il rappelle que l’électricité y est produite notamment par « les anciennes centrales à charbon qui sont maintenant des turbines à gaz ». « L’ambition en Hautes-Alpes est que la consommation publique en électricité soit égale à la somme des #EnR produites dans le département ». il préconise le développement de la « recharge intelligente ». Enfin, il précise que l’hydrogène constitue une énergie d’avenir à condition d’être « renouvelable ».

Guillaume Métivier (Afhypac) a rappelé qu’un guide de déploiement des stations hydrogènes dans les territoires était en cours de rédaction avec la FNCCR. L’intérêt de l’hydrogène, selon lui est avant tout « financier car il est possible de réinjecter des électrons au moment où ils sont rentables ».

Dans le Calvados, le maillage en bornes électriques est terminé depuis quelques mois, annonce Bruno Délique, directeur du SDEC Energie, avec en majorité des recharges rapides. La couverture a été assurée tous les 15 kms mais cela ne « colle pas à la réalité des recharges ». Le SDEC envisage de déployer 5 stations hydrogène d’ici quelques années. Bruno Délique souligne l’importance du stockage  et de la cohérence territoriale dans le développement de l’électromobilité, ce qui passe par « une sensibilisation des élus moyennant un espace pédagogique ».

Aymar de Germay, Président du SDE 18 a présenté SmartMagne, « projet d’autoconsommation collective en ruralité, porté par le syndicat », qui permettra de couvrir « 70% des besoins de la collectivité en alimentation de bâtiments publics, en éclairage public et en bornes de recharge pour véhicules électriques ». Il rappelle que son syndicat a développé un réseau de 100 bornes dans le département, soit environ une tous les 20 kimoètres.

Enfin, Edouard Cereuil, Morbihan Energies, a clôturé la journée en rappelant que le syndicat d’énergie avait inauguré, quelques temps auparavant, la première station GNV à Vannes. Il a souligné à son tour 2 champs fondamentaux en terme de mobilité propre : « la partie smart charging et le stockage ».