A peine esquissé, le projet de loi fait déjà des malheureux. Dans un communiqué, cinq associations (le CLER Réseau pour la transition énergétique, France nature environnement, Humanité et Biodiversité, Réseau action climat, REFEDD) expriment leur déception face au plan commenté du projet de loi sur la transition énergétique, rendu public mercredi 11 décembre, par le ministère de l’Ecologie.

Indiquant que ce texte « oublie des pans entiers comme les transports ou les transitions professionnelles », les signataires déplorent qu’il ne reprenne « même pas l’ensemble des mesures consensuelles issues du débat national », comme si, « après des mois d’implication de milliers de personnes et des propositions constructives issues notamment des territoires, l’administration (était) partie d’une feuille blanche » qui la conduirait à proposer « quelques mesures de façade. »

Sur le nucléaire, les associations constatent des annonces contradictoires: forte diminution de la part du nucléaire en 2025, mais « plafonnement de la capacité (..) installée. » Et les études visant la « trajectoire des 50% de nucléaire dans la production d’électricité en 2025 (…) semblent reportées aux calendes grecques. »

Déception également quant aux mesures envisagées pour le secteur des transports, « premier émetteur de gaz à effet de serre (qui pèse) de plus en plus le budget des ménages. » Le projet ne lui consacre que le « développement de la mobilité électrique et hybride. »

Le financement est également occulté, les associations estimant que « les «gains financiers issus de la performance de parc nucléaire» cachent mal le seul souhait de rallonger la durée d’amortissement des centrales nucléaires, selon le souhait d’EDF. » Elles plaident pour « une institution de financement de la transition énergétique sur le modèle de la KfW allemande » et des « circuits courts de financement. »

Elles plaident enfin pour une réflexion sur l’avenir des personnes concernées par la transition énergétique. Pas seulement du côté des emplois créés, mais aussi de celui des emplois détruits. « Certaines filières vont être touchées par des pertes. Pour les salariés concernés, les transitions devront être facilitées et organisées au niveau des bassins d’emplois pour ne pas être confronté à des situations difficiles. Ce travail de planification, d’organisation des transitions professionnelles, de développement de formations est totalement oublié du projet de plan. L’Etat a-t-il conscience qu’il y a des femmes et des hommes derrière les rapports techniques? »

Cliquez ici pour télécharger le communiqué « Loi sur la transition énergétique: tout ça pour ça ! »