Le coût de production nucléaire 2010 -2013 est passé de 49,6 €/MWh à 59,8€/MWh, indique la haute juridiction financière. En cas de prolongement des réacteurs à 50 ans, le prix serait de l’ordre de 62€ le MWh. des comptes a rendu public « un rapport sur le coût de production de l’électricité nucléaire commandé par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les coûts de la filière nucléaire, en application de l’article 132-4 du code des juridictions financières. Ce rapport actualise les constats faits par la Cour dans son rapport public thématique de janvier 2012 sur les coûts de la filière électronucléaire. Il répond également aux questions posées par la commission d’enquête sur les deux sujets suivants : l’évolution des investissements liés à la maintenance et à la rénovation du parc existant, et l’évaluation des coûts associés au risque d’accident nucléaire majeur et leur prise en compte par les différents acteurs. »

Le coût de production nucléaire 2010 -2013 est passé de 49,6€ le MWh à 59,8€ le MWh, indique la haute juridiction financière. En cas de prolongement des réacteurs à 50 ans, le prix serait de l’ordre de 62€ le MWh.

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Extrait

« Entre 2008 et 2013, les charges d’exploitation prises en compte dans le calcul du coût de production de l’électricité nucléaire ont sensiblement augmenté.

Le coût total du combustible a progressé en euros courants de 13 % entre 2008 et 2013 et de 17,1 % rapporté à la production (de 4,8 €/MWh à 5,7 €/MWh).

Comme anticipé, la progression du coût du personnel s’est accélérée au cours des dernières années et a atteint + 18 % entre 2008 et 2013 (en euros courants). La production ayant diminué, le coût du personnel par MWh s’est notablement accru (+ 22 %).

Sans l’évolution du schéma de gestion qui a conduit, en 2012 et 2013, à imputer aux dépenses d’investissements des dépenses de personnel de maintenance en proportion plus importante que précédemment, la progression aurait atteint 26 %, soit 30,5 % en €/MWh.

Les consommations externes ont progressé de 19 % entre 2008 et 2013, en euros courants, et de 23 % rapportées à la production. Toutefois, à partir de 2012, l’évolution du schéma de gestion a également conduit à immobiliser et comptabiliser au titre des dépenses d’investissements (Capex) des montants importants de travaux de maintenance, jusqu’alors comptabilisés comme des dépenses d’exploitation (Opex). En l’absence de qualification de ces dépenses en investissements (272 M€ en 2012 et 624 M€ en 2013), la croissance des consommations externes aurait atteint 52 % entre 2008 (1 906 M€) et 2013 (2 892 M€), pour un coût de 7,2 €/MWh en 2013 (+ 57 %).

Les impôts et taxes ont augmenté de 28 %; rapporté à la production, le taux de progression est de 33 % entre 2008 et 2013.

Les dépenses des fonctions centrales et supports ont progressé de 43 % en valeur brute, et de 48 % rapportées à la production, essentiellement du fait de la création en 2009 de la direction des services partagés, à partir d’effectifs auparavant comptabilisés dans les charges directes de personnel de l’activité nucléaire, ce qui a réduit d’autant le montant des « coûts de personnel ».

Ainsi, sur la période 2008 – 2013, les dépenses d’exploitation ont-elles fortement progressé dans leur ensemble, de 20% en valeur brute et en euros courants, (9,9 Md€ en 2013), de 25 % rapporté à la production (24,4 €/MWh en 2013). Sans évolution, en 2012 et 2013, du schéma de gestion et donc de la comptabilisation des opérations de maintenance, l’augmentation aurait atteint 31 % en valeur brute (10,7 Md€ en 2013) et 35 % rapportée à la production (26,5 €/MWh).

La réalisation du projet industriel d’EDF sur le parc existant pour permettre le prolongement de sa durée de fonctionnement nécessite une augmentation des dépenses d’achats et de logistique ainsi qu’une forte évolution des effectifs, pour renouveler les compétences et permettre l’accélération du programme de maintenance. Elle explique en partie la forte évolution des coûts d’exploitation. »

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