«Après trois semaines de conflit et de grève tournante, il est vraiment temps qu’on trouve un accord», concluent les manifestants (ERDF), cités par la Voix du Nord. Selon le quotidien, les propositions de la direction se rapprochent des attentes des grévistes: « «On demande une revalorisation du salaire national de base (branche industrielle électricité et gaz, public et privé) de 5%, ainsi qu’une prime de 1.500 euros», clame Vincent Nizart, au nom de l’intersyndicale. La direction avance les chiffres respectifs d’une hausse de 3% des salaires en 2009 et une prime de 450 euros, pouvant monter à 720 euros dans le cadre d’un plan épargne entreprise avec blocage de cette somme de cinq ans ». Une information non confirmée au niveau national: « les directions d’ERDF et GrDF auraient notamment promis « de ne pas transférer au privé les astreintes gaz et électricité. Mais il n’y a rien pour les salaires », a déploré la CGT » (AFP). Car une revendication forte, celle du refus de l’externalisation de l’astreinte, semble avoir été entendue. Exemple dans le sud (Midi libre): « après Saint-Affrique, les agents d’ERDF ont levé le blocus, hier, à Millau. En grève depuis début avril, ils s’inquiétaient de l’externalisation probable des activités de dépannage et d’exploitation des réseaux. De source syndicale, huit postes étaient concernés. Le projet a été retiré par la direction ».
Hier, la mobilisation est restée significative avec 21% de grévistes chez ERDF et GRDF (contre 15% mardi 21 avril, 13% le 16 avril et 28% le 9 avril).
Le mouvement s’est à nouveau traduit par des coupures d’électricité et de gaz, mais surtout par un basculement massif des usagers aux tarifs « heures creuses » (la CGT revendiquait déjà 3 millions de foyers basculés en heures creuses mard et espérait « faire plus » jeudi), sans oublier des opérations « Robin des bois » (rétablissement du courant pour des familles démunies). Le basculement en heures creuses était notamment visible dans la Manche (200.000 foyers) et la Sarthe (250.000 foyers) où, conséquence inattendue de ce geste, l’éclairage public est resté allumé toute la journée…
Quelque 2.400 foyers ont été privés de gaz, a indiqué GRDF à l’AFP, et « plusieurs milliers » privés d’électricité, selon ERDF. Un chiffre peut-être sous-estimé car, Philippe Guillemet est directeur de l’unité réseau électricité Nord – Pas-de-Calais, basée à Saint-Martin-Boulogne, indique qu’entre « 100.000 et 125. 000 foyers dans la région » ont été touchés par des coupures intempestives d’électricité, rien que dans sa région, « ce qui est comparable à certaines grosses tempêtes avec des conséquences moindres ».
A noter aussi des opération « électricité gratuite » pour les hôpitaux, comme au CHU de Caen.
Le conflit a touché aussi, dans une moindre mesure, EDF côté production. Selon Paris Normandie, 8 des 10 centrales thermiques sont désormais à l’arrêt. Hier, la la CGT indiquait « que des baisses de charges, d’un total de 12.000 mégawatts, ont été enregistrées, dont 3.500 sur le nucléaire » (AFP).