Dans son numéro 173-5 du 2 février 2009, Time propose un voyage de Detroit au… désert de sel bolivien. Pas vraiment une proposition du Club Med’, plutôt une invitation à une politique étrangère qui ne stigmatise pas trop Evo Morales. Et pour cause: si les Big Three revoient leurs modèles de 4×4 à la baisse pour viser le graal du véhicule électrique de demain, «la plupart des réserves de lithium nécessaires à la production de batteries pour ces v »éhicules se trouvent en Bolivie, dont le Président très à gauche, n’est pas très proche des Etats-Unis». Et Time de qualifier la pauvre et petite Bolivie, avec environ la moitié des réserves mondiales, d’Arabie Saoudite du lithium*! L’essentiel se trouve au sud du pays, dans les eaux souterraines du désert Salar de Uyuni.
Les constructeurs, à commencer par Mitsubishi et Toyota, le savent déjà. Mais leurs approches se heurtent à la volonté gouvernementale de créer une véritable filière industrielle du lithium, incluant une usine de fabrication de batteries: «tout ce qu’ils voulaient, c’était extraire le lithium brut pour l’exporter», explique Luis Alberto Echazu, ministre des Mines. Les précédents en matière de nationalisation du gaz n’incitent pas les industriels à l’optimisme. Même si, tempère Time, la Bolivie aura besoin du savoir-faire étranger. L’enjeu affiché du gouvernement est d’utiliser les ressources dégagées par le lithium pour aider les populations locales qui n’ont pas toutes l’électricité. Et encore moins des véhicules électriques.
Pour l’heure, le coût des batteries ion-lithium reste très élevé (de l’ordre de 10.000 $ par voiture).
Consulter l’article complet sur le site de Time.
* Pour Forbes, c’est le Chili qui mérite ce titre: Chile is the Saudi Arabia of lithium. According to the U.S. Geological Survey, this single ancient lake bed contains 27% of the world’s reserve base of the metal. (Lire l’article complet de Forbes).
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Lors d’un récent petit-déjeuner BIP-Enerpresse, Pierre-Franck Chevet, répondant à une question de l’auditoire, avait indiqué que le MEEDDAT avait «identifié cette question» des réserves mondiales du lithium.