Depuis qu’il a pris la direction de la Scala de Milan, Stéphane Lissner s’est attaché à rétablir l’ordre dans une maison longtemps secouée par un conflit avec le chef d’orchestre Riccardo Mutti. L’ordre rétabli, il peut s’attaquer aux déséquilibres mondiaux. Et, pour cela, vient de passer commande d’un opéra contemporain au compositeur italien Giorgio Battistelli (né en 1953) sur le thème du… réchauffement climatique. Le livret sera écrit à partir du film de David Guggenheim, An inconvenient Truth (Une Vérité qui dérange) mettant en scène Al Gore. 
Cette commande s’inscrit dans le cadre des commérorations des 150 ans de l’unité italienne en 2011 et s’effectue à la demande de Francesco Rutelli, l’ancien ministre de la culture italien, qui a demandé à Stéphane Lissner de « réfléchir à un projet exceptionnel » dans ce cadre. Chanteurs, metteur en scène, présence ou non d’Al Gore? Mystère. Le patron de la Scala s’est borné à donner le nom du chef d’orchestre: Gianandrea Noseda.
L’irruption du CO2 dans le célèbre velours rouge de la Scala est surprenant à double titre: le public milanais est réputé plutôt conservateur et le goût des Italiens pour la voiture n’en fait pas forcément des apôtres de cette « vérité qui dérange ». C’est en tout cas un signe qui ne trompe pas: la « révolution verte » est définitivement entrée dans les moeurs. En attendant, peut-être, d’entrer au répertoire.