Il y a bien un problème Areva, estime Le Monde, dans son éditorial du 6 novembre. Contredisant les propos de François Fillon, Premier Ministre, dans l’entretien qu’il a accordé ce même jour au quotidien: « il n’y a pas de problème Areva ».
Dans cet entretien, François Fillon revient sur le « problème de fiabilité du système de sécurité de son réacteur EPR » ainsi que sur le faible taux de disponibilité des centrales nucléaires d’EDF.
« Les dirigeants ont la confiance de l’Etat. Il n’y a pas de problème Areva. Nous avons un dialogue permanent entre autorités de sûreté nucléaire et exploitants d’installations. Nous sommes en train de construire les réacteurs de nouvelle génération. Il est absolument normal qu’il y ait un débat: la nouveauté, c’est que ce débat est transparent. La technique de l’EPR n’est pas en cause. Il y a nécessité d’une extrême rigueur en termes de sûreté. Je n’ai aucun doute sur le fait que les problèmes posés par l’Autorité de sûreté vont être résolus et que les réacteurs français vont figurer parmi les meilleurs et les plus sûrs du monde. S’agissant d’EDF, il n’est pas normal que le taux de disponibilité de nos centrales soit tombé à 80%. Ce n’est pas seulement un problème technique, mais d’organisation et de calendrier de maintenance. »
Des propos qui laissent sceptique le Monde qui, dans son éditorial, compare l’EPR au Rafale du groupe avionique Dassault (qui n’a guère fait ses preuves, c’est un euphémisme, à l’export): « en introduisant le doute sur les systèmes de sécurité, les trois autorités (de surveillance nucléaire finlandaise, britannique, française) ont tiré un signal d’alarme. Il est d’autant plus sérieux que, comme le déplore Henri Proglio, EDF et Areva n’ont qu’un produit en magasin: l’EPR. Les difficultés de ce réacteur vont avoir un impact sur toute la filière, y compris sur GDF-Suez, autre candidat à l’exploitation de ce réacteur. Dans la bataille qu’Areva va mener contre ses trois rivaux (Siemens-Rosatom, Hitachi-General Electric, Westinghouse-Toshiba), le Français vient de perdre une partie de son avance. Ces difficultés s’ajoutent à celles rencontrées par la construction de l’EPR finlandais ».
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Par ailleurs, à l’occasion de l’assemblée générale d’EDF, Pierre Gadonneix a estimé que l’EPR de Flamanville, conçu par Areva, vendrait de l’électricité à partir de 2013, avec un démarrage des réacteurs avant fin 2012.
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Lire l’entretien avec François Fillon (page 2),
Lire l’éditorial: où va Areva?