La perspective d’une augmentation des tarifs réglementés de vente du gaz naturel a poussé l’Indecosa-CGT à écrire une « lettre ouverte » a Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des finances et de l’emploi, et à Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du développement et de l’aménagement durables.
L’association de consommateurs de la CGT y estime que « l’absence d’une révision à la baisse du prix du gaz au 1er janvier 2009 engagerait (leur) responsabilité directe sur le pouvoir d’achat des français », arguant notamment d’une forte progression de ces tarifs depuis plusieurs années: « depuis novembre 2004, date de la première augmentation, décidé par Monsieur Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’économie, la hausse cumulée du prix du gaz s’élève de 45,37 % à 68,52 % en fonction de son utilisation ». L’Indecosa CGT met aussi en perspective (mais pas sur la même durée calendaire) l’évolution du cours du pétrole : « depuis son pic historique du 11 juillet 2008, (celui-ci) se situe aujourd’hui autour de 50 dollars, soit une chute de plus de 190 %, (et) la parité euro/dollar reste très favorable » à GDF Suez. Ce rappel est destiné à battre en brèche les propos récents de Gérard Mestrallet, lors du salon Actionaria, où il a indiqué « que les tarifs réglementés du gaz en France lui avaient coûté 1,165 milliard d’euros de pertes de revenus cumulées au 30 septembre (depuis 2004), et qu’il craignait d’avoir à enregistrer un écart de 440 millions d’euros de plus sur le quatrième trimestre 2008 sauf hausse des tarifs avant la fin de l’année, du fait notamment que le niveau actuel ne prend pas en compte le pic du début d’été ».
L’Indecosa souligne que GDF Suez a dégagé « un bénéfice sur les tarifs réglementés de 84 millions d’euros sur l’année 2007 ».
Enfin, l’association fait part de ses « fortes inquiétudes » quant à l’absence de renouvellement du contrat de service public entre l’Etat et GDF Suez, « notamment sur l’établissement de règles détaillées concernant les tarifs réglementés de vente du gaz en distribution publique et leur pérennité ». Face à « l’absence de transparence sur les réponses à ces questions », l’Indecosa CGT demande la « mise en place d’un observatoire des prix du gaz naturel au sein de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) », observatoire qui associerait des associations de consommateurs, des fournisseurs d’énergie, des élus et des organisations syndicales représentatives des salariés.
Consulter la lettre ouverte dans son intégralité.