Enerpresse a publié, dans son édition du 9 novembre, une interview de Philippe de Ladoucette, président de la CRE. Nous publions quelques extraits de cet entretien.
« Enerpresse. Pensez-vous pouvoir respecter la date du deuxième trimestre 2011 pour remettre cette évaluation de Linky ?
Philippe de Ladoucette. Du retard a en effet été pris. Nous verrons comment les choses avancent. La CRE prendra le temps nécessaire pour examiner le résultat de l’expérimentation et en tirer les conséquences. C’est indispensable pour la réussite du projet.
(…)
Enerpresse. Un autre préalable existe au développement des smart grids qui est la qualité du réseau. La CRE a délibéré le 21 octobre sur un rapport final lié à cette question polémique. Quelles sont ses principales conclusions ?
Philippe de Ladoucette. La qualité, un préalable aux smart grids ? La question est intéressante. Encore faut-il savoir de quelle qualité on parle : de la durée de coupure moyenne annuelle, de la qualité de l’onde, de la sécurisation, de la qualité esthétique, etc. ? Dans le rapport que vous évoquez et qui sera publié cette semaine, il est question de la qualité de l’alimentation c’est-à-dire du temps de coupure. Premièrement, il faut souligner que la France est en bonne position, se classant 4ème ou 5ème au niveau européen selon les indicateurs. Deuxièmement, et c’est là que le bât blesse, la France est l’un des rares pays européen dont les performances
sont en régression. (…) En définitive, il ne faut pas opposer investissements pour améliorer la qualité et investissements dans les réseaux intelligents, les deux sont indispensables.
(…)
Enerpresse. Que recommande la CRE sur ce dossier de la qualité ?
Philippe de Ladoucette. (…) Prioriser les enjeux et élaborer un calendrier des investissements à réaliser, ce qui comprend
l’enfouissement des réseaux en HTA, le traitement des points noirs, et se préoccuper des réseaux BT aériens à fils nus ; soutenir les smart grids et les compteurs évolués comme leviers d’amélioration
de la qualité ; améliorer la transparence sur les investissements d’ERDF ; définir des indicateurs plus fins de la qualité… Enfin et surtout très probablement imaginer une nouvelle gouvernance du système. Tout le monde est bien conscient que la situation actuelle n’est pas optimale. »
———-
Dans ce même numéro, Enerpresse livre les grandes lignes du rapport de la CRE, adopté le 21 octobre, consacré à la qualité de la distribution d’électricité. Ce rapport fait suite au rapport d’étape diffusé début 2010 et dont la CRE avait alors fait savoir qu’il n’engageait pas le collège.
> Ce rapport est encore consultable sur le site de la Gazette des communes.
> La CRE dispose d’un site dédié à ce groupe de travail.
Le nouveau rapport, qui comprend plus de 300 pages, proposerait une « nouvelle organisation de la distribution de l’électricité (Node) (…). Les divergences entre les autorités concédantes et ERDF sont de notoriété publique. Pour la CRE, il est temps de dépasser ce clivage ». Les smart grids seraient la réponse appropriée à la dégradation de la qualité. « Ces technologies, indique le rapport, «faciliteront l’exploitation des réseaux (…), et de ce fait, tendront à améliorer la qualité de l’alimentation». Aussi «il apparaît nécessaire qu’ERDF et les autorités concédantes trouvent un modus vivendi au sein des concessions». C’est que l’avènement du réseau intelligent réclame en première approche 15 milliards d’euros ».