La situation de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi reste toujours précaire, ce samedi 26 mars.
« La vigilance reste de mise », a fait savoir, Yukio Edano, secrétaire général du gouvernement japonais, indiquant cependant que la situation n’empirait pas.
Les techniciens s’efforcent d’évacuer l’eau radioactive qui a blessé trois d’entre eux jeudi.
De l’iode radioactif en quantité 1.250 fois supérieure à la normale a été relevés en mer à proximité de la centrale nucléaire.

Réacteur n° 3
Toutefois, le réacteur n° 3 continue à susciter des inquiétudes. D’abord parce que l’enceinte de confinement fuit, ensuite parce que Tepco semble craindre la fusion du cœur. « «Depuis peu, les courbes de pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 3 se sont effondrées, et elles restent plates, au même niveau que la pression atmosphérique, explique Tvendrediry Charles, directeur des centrales à l’IRSN au Figaro. La température restant élevée à l’intérieur du réacteur, il y a forcément une fuite quelque part.» Ce qui expliquerait pourquoi Tepco n’a plus besoin d’effectuer des rejets de vapeur radioactive pour faire chuter la pression. »
L’IRSN n’exclut donc pas ce scénario et travaille à le modéliser. La fusion du coeur se traduirait par des rejets radioactifs massifs.

Réacteur n° 1
Hier, Tepco a annoncé que qu’il avait découvert de « l’eau hautement radioactive », dans le réacteur n° 1, tandis qu’un responsable disait en ignorer la cause: « Cela pourrait provenir d’opérations de décompression (de la vapeur) et il pourrait y avoir des fuites d’eau provenant de tuyaux et de valves, mais aucune donnée ne suggère qu’il y ait une fissure ». L’autre hypothèse serait celle d’un endommagement du réacteur.
De l’iode radioactif en mer
L’Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle a fait savoir qu’à la suite de mesures effectuées hier sur les rivages de la centrale, « des traces d’iode radioactif 1.250 fois supérieures à la normale ‘avaient) été relevées (…). Selon Hidehiko Nishiyama, un haut responsable de l’agence, cette contamination ne pose qu’un risque limité pour la vie marine ». La radioactivité se diluant ‘avec les marées, la quantité absorbée par les algues et animaux marins pourrait être moindre. «En outre, la concentration d’iode se réduit de moitié tous les huit jours, donc lorsque les gens mangeront les produits de la mer, sa quantité aura probablement fortement diminué», a-t-il précisé. Tepco a néanmoins mesuré en outre une concentration presque 80 fois supérieure à la limite légale de césium 137, une substance radioactive dont la concentration ne se réduit de moitié que tous les 30 ans ».
La contamination de l’eau de mer serait directement liée aux opérations de refroidissement menées depuis une semaine, comme l’a expliqué Christophe Béhar, directeur du pôle nucléaire au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), sur Europe 1: « Depuis plus d’une semaine les japonais refroidissent le coeur du réacteur, ce qui signifie que l’eau injectée sort à un moment ». En outre, précise-t-il, « les crayons de combustible situés à l’intérieur de la cuve du réacteur 3 ont été en partie désagrégés. Dans ce cas il y a des produits de fission plus volatiles qui partent en premier dont fait partie l’iode 131 ».

A Tokyo, ce samedi matin, la radioactivité mesurée était de 0,22 milliSievert par heure, « soit six fois la normale. Un tel degré de radioactivité ne présente cependant rien d’inquiétant pour la santé des populations, selon les autorités. En revanche, un fonctionnaire du ministère des sciences a confirmé que le niveau de radioactivité quotidienne dans la zone située à 30 km au nord-ouest de la centrale de Fukushima avait dépassé la dose d’une année de radiation naturelle. Et plus on se rapproche de la centrale, plus le taux est élevé ».