L’Europe est « à deux doigts de rater le train de la séquestration géologique du carbone », estime Enerpresse dans son éditorial du 19 novembre. Pour le quotidien de l’énergie, « cette hypothèse n’a plus rien de chimérique, tant les dissensions entre les «27» sont grandes sur les opérations expérimentales de capture et de séquestration du gaz carbonique industriel (CCS) ». Opérations voulues par Andris Piebalgs.
Au début 2008, l’Union européenne s’est prononcée « sur la nécessité de mettre en oeuvre douze installations de CCS, grandeur nature, avant 2015 ». Mais le coût (entre 10 et 15 milliards d’euros) suscite des grognements car tout lemonde n’est pas forcément « d’accord pour mettre autant d’argent dans une technologie encore balbutiante ». Ainsi de Connie Hedegaard, ministre danoise
de l’énergie et du climat, qui rappelle « qu’il y a d’autres moyens pour réduire les émissions de CO2, telles les énergies renouvelables, les incinérateurs modernes et les voitures hybrides ». Le mode de financement aussi suscite des réserves. Si certains Etats-membres estiment « que c’est aux industriels de payer l’intégralité de la note », le front du refus réunit « tous les électriciens du Vieux monde ». Même une solution d’apaisement comme celle proposée le Britannique Chris Davies (« utiliser les revenus générés par la mise aux enchères des 500 millions de quotas réservés aux nouveaux entrants ») est « battue en brèche par les gouvernements polonais, britannique et allemand et par de nombreux autres ministres des Finances qui voient d’un mauvais oeil l’idée que leur échappent quelques milliards d’euros de recettes fiscales ».

Echec européen annoncé? En tout cas, oOn ne manquera pas de prendre le petit déjeuner avec Enerpresse, mardi 25 novembre prochain, consacré au carbon factor des électriciens européens: « comme chaque année, Enerpresse et PricewaterhouseCoopers publient le bilan des émissions de gaz carbonique des principaux électriciens européens. Dans sa septième édition, l’étude Carbon factor 2008 constate une forte dégradation des performances carboniques des compagnies électriques européennes. Incident de parcours ou tendance de fond? »
Pour répondre, Olivier Muller, responsable des activités Climat
de PricewaterhouseCoopers, et le mystérieux Valéry Laramée de Tannenberg, journaliste à Enerpresse.