Scénario Négawatt . L’association Négawatt a présenté ce jeudi 29 septembre son scénario 2050 (mode 2011).

Il s’agit en partie d’une réactualisation des scénarios de 2003 et 2006, mais pas seulement, a expliqué Thierry Salomon, car « on a décidé de reprendre tout le travail à zéro ». Le scénario compte mais également « le chemin, la trajectoire à effectuer », à la fois pour des questions d’amplitude et de rythme.

Les constats de départ sont l’urgence climatique et la raréfaction des ressources fossiles. « On n’a pas de religion antinucléaire » mais « il est clair que pour nous le nucléaire ne répond aux attentes d’une énergie soutenable » (déchets, risques). La démarche Négawatt est celle d’un équilibre à retrouver – à la différence de la « prédation des stocks » de charbon ou de pétrole, en cours actuellement.

Negawatt a approfondi les « vecteurs énergétiques », depuis les sources primaires jusqu’aux usages finaux, recensant les pertes et autoconsommations, pour l’ensemble des énergies. Soulignant que « l’électricité c’est 90% du débat mais ça ne représente que 21% de la consommation d’énergie ».

Les calculs de l’association la conduisent à estimer que la consommation finale d’énergie serait de 849 TWh en 2050 (contre 1927 TWh en 2010).

Les deux schémas (2010 et 2050) montrent la différence de consommation attendue des énergies fossiles mais aussi des changements (bilan chaleur) résultant de décisions législatives et réglementaires telle la sobriété énergétique. Negawatt a intégré 7 millions de personnes supplémentaires (équivalent de la région Rhône-Alpes) pour tenir compte des nouveaux chiffres de l’INSEE par rapport au scénario élaboré en 2006.

Dans le scénario à horizon 2050, la part des énergies renouvelables progresse dans la production de chaleur ou la mobilité mais pourrait être prédominante dans « le système électrique (où) il est possible de se passer complètement d’énergies fossiles », affirme l’association. Qui évoque « une sortie du nucléaire aux alentours de 2033 ». L’association a présenté une « courbe de descente » des 58 réacteurs français.

Les émissions de CO2 seraient réduites d’un facteur 2 en 2030 et d’un facteur 16 en 2050. Cependant, le « bilan cumulé » des émissions de GES doit être aussi considéré. Dans ce cadre, le scénario aurait « 75% de chances de limiter la température à 2° à l’horizon 2100 ».

Cliquez ici pour télécharger le scénario.

Combien ça coûte?
Les 750 milliards d’euros évoqués pour la sortie du nucléaire « ne correspondent pas à grand chose » (et c’est de « l’investissement dans les ENR et les emplois – le bâtiment »), estime l’association. Qui évoque les coûts du nucléaire en soi (« 450 milliards »), les baisses de prix et les gains de productivité des énergies renouvelables, la sobriété énergétique, les 60 milliards d’euros d’importation françaises d’énergies fossiles… Réduire cette dépendance, à hauteur de 10 milliards, soit 50 milliards par an, cela ferait… 750 milliards en 25 ans.

Mobilité
Plus que précédemment, Le scénario s’est penché sur la mobilité: véhicules urbains adaptés, gaz naturel véhicule (et aussi pour le fret…

Création
Negawatt prône plus de décentralisation et souhaite redonner le pouvoir de décision aux collectivités dans l’énergie. Elle préconise la création d’une Haute autorité de la transition énergétique (pas comme la « CRE, aux mains du corps des Mines »).

2012
Le scénario sera remis « à l’ensemble de l’échiquier poltique, sans aucune exclusive ». Negawatt a pour ambition d’être un « think-tank et ne se transformera pas en parti politique ».

Emploi
En 2006, Négawatt tablait « un effet nettement positif de 600.000 emplois nets ». Pour le scénario 2050, les chiffres de l’emploi n’ont pas encore été actualisés.

Taxe carbone
Plus qu’une taxe carbone, Négawatt évoque « une contribution assise sur les énergies primaires » qui serait ensuite « modulée sur les externalisations négatives ». Euh…