livrant son « bilan prévisionnel 2012 de l’équilibre offre – demande », RTE s’est voulu rassurant et prévoyant, mais pas encore inquiet.
« La sécurité de l’alimentation électrique (est) assurée jusqu’en 2015 », indique le gestionnaire du réseau de transport, qui s’appuie sur une analyse prévisionnelle à cinq ans tenant compte du « ralentissement de la consommation en raison de la crise économique ressentie depuis 2011. » Ce ralentissement peut « atténuer les tensions sur l’équilibre » mais s’en féliciter relèverait de la myopie: « la crise entraîne également le report de plusieurs projets de production ou l’arrêt anticipé de certaines centrales, jugées non rentables. »
L’échéance de 2015 est importante. A partir de là, souligne RTE, interviendra le « déclassement des groupes thermiques les plus polluants en France et en Europe » (3,6 GW de groupes charbon et 4 GW de groupes fioul). Ce qui se traduirait par une puissance manquante estimée à 1,2 GW en 2016 « et à 2,1 GW en 2017 en tenant compte en particulier de l’hypothèse de fermeture des deux groupes de production nucléaire de Fessenheim. »
Pour pallier cette réduction de la production thermique et nucléaire, RTE avance comme solutions « de nouveaux projets de moyens de pointe (y compris effacements), des actions d’efficacité énergétique ou le report de fermeture de certaines centrales thermiques à énergie fossile. » le GRT évoque également « la sensibilité singulière du système électrique français aux aléas de température ». Anticipant des niveaux de consommation de l’ordre de 470 et 590 TWh à horizon 2030, RTE rappelle que la « maîtrise de la pointe de consommation électrique reste une préoccupation centrale des mesures d’efficacité énergétique ». Enfin, l’essor des énergies renouvelables est souligné.
Reste à plaider sa cause: « dans tous les scénarios, le développement du réseau de transport est indispensable pour accompagner l’évolution de la demande et de la production. Ainsi, à l’horizon 2025-2030, plus de 1.000 km de nouvelles lignes THT en courant continu souterraines et sous-marines, plus de 2.000 km de renforcements de réseau électrique existant ou de nouveaux circuits aériens, le quasi doublement des capacités d’interconnexions – entre 21 et 28 GW – seront a minima nécessaires pour accompagner la transition énergétique. »
Cliquez ici pour télécharger la synthèse du bilan prévisionnel 2012 (3 Mo) et ici pour le bilan prévisionnel complet (26 Mo).
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Et l’impact de la future tarification progressive?