L’UFC Que choisir a rendu publique une étude consacrée à la distribution d’électricité, en écho au dossier publié dans le numéro de mai de sa revue. Qualifiée d’ « alarmante », cette étude s’inscrit « dans le cadre du débat actuel sur la qualité d’alimentation en électricité des Français au sein de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et du Conseil national du débat sur la transition énergétique » 

L’association fait d’abord le constat d’importants écarts de qualité (de 1 à 10) entre les départements. « Si, au national, la croissance du temps de coupure de la dernière décennie (passage de 50 à 200 minutes de coupure de 2002 à 2009) semble enrayée depuis 2010, notre analyse permet en revanche de dénoncer l’extrême disparité existant entre les départements. Ainsi, alors que les parisiens supportent en moyenne 20 minutes de coupure par an, les habitants du Morbihan en subissent près de 10 fois plus : 195 minutes. Pire, certains départements, parfois les plus touchés (Morbihan, Loire-Atlantique) voient leur temps de coupure augmenter depuis 4 ans. »

L’UFC rappelle la forte chute des investissements dans le réseau durant une décennie et la « reprise récente des investissements », même si ceux-ci « restent bien trop faibles pour assurer la qualité du réseau: seulement 826 millions d’euros, alors que le besoin est estimé à 2 milliards d’euros par an d’ici 2020. » Elle observe que les consommateurs paient « 1,9 milliard d’euros au titre de la taxe sur la consommation finale d’électricité » (TCFE) mais que ces recettes ne sont pas toujours affectées au réseau électrique.

Pour l’UFC, le sous-investissement « est dû à la trop grande faiblesse des deux mécanismes d’incitation existant en France. » Elle épingle le bonus/malus de la CRE principalement basé « sur une moyenne nationale du temps de coupure sans prise en compte des disparités territoriales. » En parallèle, le niveau de compensation des coupures par ERDF « est aujourd’hui trop faible (moins de 10 € pour 48 heures de coupure continue) pour l’inciter à améliorer le réseau, mais aussi pour indemniser le préjudice subi par les clients. » L’UFC indique que les consommateurs italiens ou suédois « obtiennent des indemnisations 10 à 15 fois supérieures sur un temps comparable. »

Pour l’UFC que choisir, il appartient aux pouvoirs publics d’assurer « une plus grande transparence des gestionnaires de réseaux sur l’information diffusée, notamment la fréquence des coupures ou la régularité de la tension délivrée » et de mettre en place des « mécanismes véritablement incitatifs. »

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