Dans un texte mis en ligne sur son site, le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER) analyse le bilan prévisionnel de l’équilibre offre demande 2011, publié par RTE le 22 juillet dernier.

Le CLER observe d’abord que « la consommation d’énergie est stable en France depuis une dizaine d’années », RTE tablant de fait « selon ses différents scénarios, y compris celui de «MdE renforcée», (sur) des hausses annuelles de 0,1 à 1,1 % dans les 20 prochaines années ». Mais ce qui est important ici, c’est que les « prévisions de consommations du rapport 2011 sont inférieures à celle du scénario 2009, elles-mêmes revues à la baisse par rapport à 2007 ». En dépit du fait que RTE « reconnaisse pudiquement que les mesures actuelles ne permettront pas d’atteindre les objectifs du Grenelle («atteints avec un décalage dans le temps») ».

S’agissant de la consommation électrique en période de pointe, le CLER souligne « qu’en 2009, la baisse d’un degré en hiver engendrait une hausse de la puissance appelée de 2100 MW » mais qu’en 2011, « elle est maintenant de 2300 MW! RTE ne se veut pas rassurant à ce sujet, en prévoyant un usage accru de l’électricité pour le chauffage. Si le chauffage électrique direct devait disparaître, sauf dans les habitations collectives très bien isolées ou dans des zones climatiques favorables, le développement de la pompe à chaleur pourrait poser de sérieux problèmes. En effet, 2,8 millions de logements devraient être chauffés ainsi, pour moitié en substitution à des chauffages fioul ou gaz et, contrairement aux prévisions passées, sans conserver de chaudière en relève. Ainsi, en 2030, 30 % des surfaces chauffées en France utiliseraient l’électricité, contre 25 % aujourd’hui. » L’essor annoncé (?) des véhicules électriques ne résoudrait qu’une partie des contraintes, estime le CLER.

Les évolutions attendues de la production d’électricité d’origine fossile sont contrastées:
– la cogénération « est en grand danger » avec la « fermeture de 3 GW dans les quatre prochaines années »;
– le parc électrique charbon devrait diminuer sensiblement (7 TWh) d’ici quatre ans, à l’inverse des 13 centrales gaz à cycle combiné (8 en fonctionnement, 5 en construction pour un total de 6 GW). Le CLER indique que « RTE se montre en effet très sceptique vis-à-vis de la multiplication des projets: parmi la soixantaine de centrales qui ont figuré dans la fil d’attente pour le raccordement, une quarantaine en est déjà sortie, et l’équilibre économique des autres est menacé au point que seules les 5 centrales en construction sont conservées dans le scénario »;
– s’agissant de la production nucléaire, le CLER estime qu’il faut « s’attendre au pire » quant au scénario de sortie du nucléaire, demandé par Eric Besson;
– pour les énergies renouvelables, notre pays est en retard par rapport à ses objectifs: « dans le scénario de référence, la France échouerait totalement en atteignant seulement 21 % en 2020, c’est-à-dire notre objectif 2010! »

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