En Allemagne, l’Office fédéral de lutte contre les cartels (Bundeskartellamt, dit BKartA) a annoncé avoir lancé une enquête, concernant 35 fournisseurs (groupes nationaux et de sociétés régionales) sur 770*, sur le prix du gaz. Il s’agit d’examiner si les récentes hausses de prix, qui conduisent parfois à des différences de tarifs allant jusqu’à 45% entre entreprises, sont justifiées. Selon Bernhard Heitzer, président du BKartA, la concurrence est « encore atrocement faible » dans le secteur du gaz.
A l’automne, plusieurs hausses de prix successives avaient été annoncées par les fournisseurs, suscitant un important dans le pays, y compris chez les principaux leaders politiques. A commencer par Angela Merkel elle-même, qui avait dit souhaiter examiner de près la réalité économique des augmentations annoncées. Les ménages allemands avaient alors été invités à comparer les offres, notamment celles des compagnies émergentes. C’est E.ON qui avait ouvert le bal en annonçant des factures d’électricité en hausse de 7,1 à 9,9% selon les régions (4,30 à 5,80 euros supplémentaires par mois) et de gaz en progression de 3,4% à 8,8%. En novembre, l’hebdomadaire der Spiegel publiait une enquête faisant état d’ententes entre plusieurs fournisseurs d’énergie allemands.

Un précédent au Royaume-Uni
Le 22 février dernier, c’est en Angleterre qu’un régulateur est intervenu, mais de manière encore plus musclée. Après avoir fait savoir le 21 février que plusieurs fournisseurs étaient passibles de millions de livres d’amendes pour s’être entendues sur les prix, l’Ofgem a réquisitionné des forces de police pour effectuer plusieurs descentes le lendemain, chez Edf, E.On, nPower, British Gas et ScottishPower.

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* Mais seuls une trentaine d’entre eux commercialisent du gaz au niveau national. Si E.ON, et RWE, via plusieurs filiales, ont confirmé avoir recçu une lettre de l’office anti-cartel, en revanche, EnBW, détenue à 45% par EDF, a indiqué à l’AFP « n’avoir reçu aucune notification officielle ».