A l’occasion de la la présentation des conclusions du groupe de travail «Etude de la précarité énergétique en europe» (prononcez: Epée), Catherine Liddel, professeur de Psychologie à l’Université d’Ulster (campus de Coleraine) a fait part des liens entrre précarité énergétique et santé, tels qu’ils résultent de plusieurs études, dont une financée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 
Cette dernière étude examine la « surmortalité hivernale » en fonction des températures moyennes observées dans les pays européens. Et la « surmortalité hivernale » frappe d’abord les ressortissants de pays comme le Danemark, la Suède, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, alors qu’elle est presque inexistante dans des pays où les températures sont pourtant plus faibles. Il « n’y a pas de lien avec les températures réelles », explique-t-elle, montrant que la « surmortalité hivernale » est très élevée à Glasgow (+30%), à Valencia (+22,42%), à Londres (+20,28%), à Barcelone (+19,11%). « En fait, l’écart est lié à l’habitat et à l’efficience énergétique des logements ».
Outre la surmortalité, d’autres conséquences pour la santé ont été mesurées. Une chute de 1° des températures entraîne 8,5% de consultations supplémentaires pour des problèmes respiratoires bénins et de 11% pour des infections sérieuses (pneumonies). « Ce qui se dégage des cinq principales enquêtes menées dans ce domaine, c’est qu’agir contre la précarité énergétique a des conséquences positives pour la santé. Tout particulièrement les personnes âgées, mais l’incidence est déjà forte pour les personnes ayant 50 ans, et les enfants ». Chez les enfants habitant dans des foyers bien chauffés, on constate que la courbe de croissance est normale, qu’ils sont moins souvent malades, qu’ils sont moins souvent absents à l’école (la différence est de l’ordre de 20%) et, chez les adolescents, il y a « davantage de troubles de comportements, de moindre estime estime de soi et de comportements à risques lorsqu’ils vivent dans des logements mal chauffés ».
Christine Liddel indique que chaque euro investi pour résorber la précarité énergétique permet d’économiser 0,42 euros en soins de santé (dont 0,12 pour les enfants) et que le reste se retrouve dans les émissions de CO2 évitées. « Un consensus pourrait se dégager pour considérer que ce double impact santé et CO2 rendrait les sommes dépensées à lutter contre le fuel poverty neutres d’un point de vue économique ».