Si le métier de fournisseur n’est pas toujours drôle, celui de producteur l’est sans doute encore moins. Engagé dans plusieurs chantiers de production de gaz et d’électricité, Poweo doit rendre des comptes… préalables à la population. Ca s’appelle le débat public.
Projet de terminal méthanier d’Antifer
Ce futur terminal méthanier, d’une capacité de regazéification de 9 milliards de m3 par an, est porté par la société Gaz de Normandie, qui regroupe Poweo, la CIM, E.ON Ruhrgas et Verbund. Bien situé, il ne nécessiterait que 35 nouveaux kilomètres de gazoduc pour être relié au réseau national de transport. Installation classée Seveso II, il devra présenter toutes les garanties de sécurité. Mais ces considérations peinent à convaincre une population inquiète à la fois pour la sécurité (ainsi des parents d’élèves de l’école de Saint Jouin-Bruneval) et l’attrait touristique d’Antifer. Sans oublier la protection de l’environnement: le département s’inquiète d’une accélération de la « dégradation du littoral ». Et met en balance les 30.000 emplois générés par le tourisme au regard des 80 que créerait le futur terminal. D’où un « avis réservé » de Didier Marie, président du conseil général. Le débat public se poursuit demain, salle Adophe Boissaye à Etretat, sur le thème : « tourisme, plaisance, pêche ».
Eoliennes offshore à Saint-Brieuc
Autre projet, cette fois dans l’électricité: Poweo, qui vient d’inaugurer son premier parc éolien à Boulay (Moselle), envisage d’en construire un autre dans la baie de Saint-Brieuc. D’ici 2013, ce site pourrait abriter 30 éoliennes offshore. La puissance totale est évaluée à 150 mégawatts. La ferme éolienne serait située à près de 11 km de la côte la plus proche. Certes, avec des éoliennes d’environ 90 m et 60 m de longueur de pales, nécessitant une emprise d’environ 300 m² chacune, elle ne passera pas inaperçue. Cependant, ce qui inquiète la population n’est pas tant l’esthétique du projet que la perspective d’une interdiction de la pêche dans ce secteur. Secteur prodigue: c’est une zone particulièrement poissonneuse où abondent, aussi, les coquilles Saint-Jacques. Tandis que l’on agite la perspective du chômage pour plusieurs centaines de pêcheurs, certains s’interrogent sur une éventuelle interdiction de pêcher dans cette zone. La préfecture maritime indique qu’une réglementation dans ce domaine est attendue. En attendant, Poweo peut se préparer aux débats et à une enquête publique…