Nous retranscrivons ci-après la suite d’une partie des débats du colloque « Nome an 1 », organisé par François-Michel Gonnot, député de l’Oise, président de l’Andra.
On observera notamment que Laurence Hézard, directeur général de GrDF, a estimé le coût d’un compteur AMM à « environ 100 Euros ». Michèle Bellon indique que 75% des 220.000 compteurs installés sont aujourd’hui communicants. Sans oublier qu’ERDF à recruté plus de 1.000 personnes pour travailler sur le photovoltaïque à temps plein.
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Troisième table ronde: développement des smart grids, compteurs communicants, accueil de l’éolien sur le réseau…).
• André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER)
« On a quand même une accumulation de réglementation, toutes pavées des meilleures intentions qui soient, mais qui marquent de faiblesses les projets. Et il y a des centaines, voire des milliers de recours, parce qu’il y a un recours par couche » administrative…
« Le réseau n’a pas de difficulté à accueillir les énergies renouvelables ».
Eolien
Pour raccorder, un parc éolien, il faut « un temps normal, le temps indiqué par le gestionnaire de réseau »… (« C’est selon », indique Michèle Bellon). « En gros, on ne monte pas un parc éolien en moins de 5 ans », estime François-Michel Gonnot, approuvé par Dominique Maillard. Il y a une « spécificité française » qui voit des parcs éoliens de grande importance raccordés au réseau de distribution: « vous avez des projets de 140 MW, divisés en 12 centrales, raccordées au réseau de distribution »…
Eolien offshore
« Il faudra se poser la question de postes offshore », estime Dominique Maillard.
• Michèle Bellon, présidente du directoire d »ERDF
« L’intelligence n’est pas dans le compteur qui est communicant. C’est tout un système: le système d’information du distributeur mais le système domestique du consommateur, en aval ».
« Nous sommes aujourd’hui à 220.000 compteurs installés. Nous en interrogeons environ 75% la nuit sur la consommation du client, la puissance maximale appelée, la volatilité dans la tension… Cela nous permet d’identifier si la qualité de l’électricité est là, de détecter des microcoupures… «
« La finalité du compteur n’est pas de savoir ce qui se passe chez le client mais que le client sache ce qui se passe chez lui. Et, d’abord, d’avoir une facture mensuelle réelle ». Mais aussi d’avoir des interventions plus rapides, « à distance ».
« Aujourd’hui, nous avons 9 sous-traitants pour poser les compteurs. Si les pouvoirs publics décident de généraliser le dispositif, il faudra augmenter le rythme de pose (5 à 7 millions de compteurs par an). Nous estimons que cela créera environ 10.000 emplois par an pendant 5 ou 6 ans ».
« L’information est transmise par des courants porteurs en ligne ».
• Philippe Boucly, directeur général de GRTgaz a fait état d’un maximum de « huit milliards d’euros d’investissements » sur 10 ans, si tous les projets sont accomplis.
• Laurence Hézard, directeur général de GrDF
« Au moment de l’ouverture du marché, les collectivités locales affichaient leur inquiétude de voir les investissements de GRDF diminuer (…). Mais les investissements n’ont pas diminué, loin de là, et GRDF a pu ainsi renforcer la sécurité du réseau, par exemple en éradiquant les canalisations en fonte cassante ». GRDF investit « de l’ordre de 600 millions d’euros » et ce sera « stable sur les 5 à 6 prochaines années ». Les très gros programmes (éradication des fontes cassantes) « ont été réalisés », ce qui constitue une exception notable en Europe par rapport ax autres distributeurs qui ont « ces investissements devant eux ». Laurence Hézard se montre « prudente sur ce sujet, compte tenu de (son) expérience », mais souligne « la mobilisation » des salariés de GRDF sur la question de la sécurité.
Compteurs AMM
« Nous n’avons pas la prétention d’avoir des compteurs intelligents, mais évolués », notamment parce que les besoins du GRD gaz sont plus modestes que ceux de son homologue dans l’électricité.
« Les premiers retours montrent, d’une manière inattendue, que même des données brutes, non traduites en euros, les clients les regardent et essayent de déterminer comment ils peuvent mieux contrôler leur énergie gaz… »
« C’est autour de 100 euros le compteur ». Le projet est estimé « à un milliard d’euros » mais la décision « sera prise notamment dans le cadre des échanges avec la CRE », dans la « perspective d’un prochain tarif ».
• Dominique Maillard, président du directoire de RTE
S’agissant des réseaux intelligents, « on ne part pas de zéro, même si on peut faire mieux. Il faudrait parler de smarter grids« . Il évoque en exemple la possibilité pour RTE, « d’intégrer quasiment en temps réel la production d’origine éolienne ou solaire », en s’appuyant sur les informations de Météo-France. Pour les champs éoliens offshore, il faudra résoudre « un beau défi d’ingénieur », celui de l’intégration du courant continu dans le système.
• Stéphane Maureau, président-directeur général d’Evasol
Photovoltaïque
L’accueil du photovoltaïque sur le réseau ne peut être déconnecté des autres questions: en fait-on trop pour le photovoltaïque? Y a -t-il une filière industrielle française? »
« On est passé de projets montés entre 2 et 4 mois à un parcours du combattant, malgré la bonne volonté de tous les acteurs…. »
Pour un « projet monté par Evasol, un projet de 3 kWc », entre le projet et son raccordement, « il se passe des mois ». Il faut un rendez-vous « pour la pose des compteurs, un autre rendez-vous pour la mise en service… Nous formulons une proposition simple que nous avons testé dans le sillon rhônalpin » (sous-traitance des PTF…). « On pourrait le faire gracieusement, ça coûterait moins cher à ERDF que de le sous-traiter. Et ça nous ferait gagner du temps et de l’argent ». Lorsqu’un photovoltaïcien a des agréments, il pourrait faire lui-même les raccordements…. De petites mesures de ce type, j’en ai plein, qui feraient gagner du temps…. » Et il évoque « tout un carcan de bonnes raisons » (sécurité, valeur ajoutée…) pour « ne pas faire » (applaudissements dans la salle).
« Le compteur intelligent ou communicant…. Nous pouvons être un acteur de l’effacement, si on donne une petite motivation de nos clients, en leur proposant d’adapter leur courbe de consommation à leur courbe de production… »
Michèle Bellon rappelle « qu’il y a aujourd’hui un processus de concertation » qui traite notamment de la question de l’autoconsommation. Elle évoque le Consuel pour qui 60% des installations ne sont pas conformes: « il y a des gens qui se sont institués producteurs photovoltaïques avec des installations de qualités diverses ».
« Il y a aujourd’hui 800 MW connectés au réseau et quelque 4.000 MW dans les cartons, qui représentent 140.000 dossiers », tandis que les objectifs du Grenelle sont de 5.400 MW pour 2020. Le volume des dossiers a contraint ERDF à « recruter plus de 1.000 personnes pour travailler sur le photovoltaïque à temps plein ».
Stéphane Maureau,: « toute la profession ne veut qu’une chose, baisser le coût du kWh photovoltaïque. Cela passe notamment par la chasse aux coûts inutiles… Dans nos entreprises, dans les administrations… »
Evasol affiche 350 salariés et « un chiffre d’affaires de l’ordre de 100 millions d’euros ».
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Synthèse des travaux : François-Michel Gonnot, député de l’Oise
16h45 Clôture du colloque par Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement