Le quarteron de généraux en retraite n’est pas loin: dans un communiqué, baptisé « les anti-éoliens à bout de souffle », Planète éolienne, la fédération des associations locales de promotion de l’éolien revient sur sur la manifestation des anti-éoliens du 26 septembre au Mont Saint-Michel. Et manie l’ironie: « comme chaque automne depuis 3 ans, les anti-éoliens se retrouvent en rangs clairsemés pour exprimer leur désaccord avec la politique de développement des énergies renouvelables promue par la France et l’Union Européenne. Noyés au milieu des touristes, ils étaient moins de 500 le 26 septembre 2009 au Mont-Saint-Michel pour leur manifestation «européenne». Le Mont-Saint-Michel avait été choisi comme lieu symbolique de rendez-vous, car prétendument menacé par un projet éolien à… 19 km du site emblématique! Alors qu’une des associations locales anti-éolienne indiquait que les éoliennes seraient «visibles comme le nez au milieu figure», Planète éolienne rappelle, qu’à cette distance, une éolienne fait l’effet d’un bout d’allumette tenu à bout de bras ».
Et Planète éolienne de faire ses comptes: « 500 manifestants… C’est 10 fois moins que les 5000 festivaliers d’Eho Liens, en Corrèze début septembre. C’est 5 fois moins que les 2350 éoliennes installées en France. C’est 15 fois moins que les 7000 emplois créés par la filière en France ». Des chiffres que le groupement oppose à ceux des partisans de l’éolien, qu’il s’agisse des associations (Agir pour l’environnement, AMORCE / CLEO, le CLER, Greenpeace, le WWF…) ou des industriels, comme le « SER: 400 membres, 60 000 emplois »


Et aussi

Présidant une table-ronde consacrée à l’énergie et son acceptabilité sociale, lors du congrès de la FNCCR à Annecy, Ladislas Poniatowski a précisé son approche quant à l’implantation de fermes éoliennes. Rappelant qu’il est élu d’un département* où il n’y a aucune éolienne, il est revenu sur les conditions d’acceptabilité sociale qui président à leur implantation. S’agissant des paysages, il concède que les éoliennes puissent parfois poser problème dans le bocage normand mais leur implantation dans les plaines de la Beauce est parfaitement adaptée. Le bruit ? «Si vous vous placez à 1 km d’une départementale, sous une éolienne de 2,5 MW, vous entendrez les camions, mais aussi toutes les voitures. Pas l’éolienne. Il n’y a pas de bruit, ce n’est pas vrai». L’intermittence ? Elle est le fait de toutes les sources d’énergie et il est partial de se focaliser sur la seule production issue du vent. En revanche, pour l’immobilier, le problème reste entier: «à 500 mètres d’une éolienne, c’est vrai, une maison est beaucoup plus difficile à vendre, tous les agents immobiliers vous le diront». Le sénateur a aussi évoqué les méthodes de contestation de Vent de colère ou de la Fédération environnement durable: «ces associations ont pas mal de moyens, y compris juridiques et financiers, il faut le savoir. Elles font travailler des juristes qui ne sont pas des bénévoles». Dès qu’elles entendent parler d’un projet, elles se rendent sur place, trouvent un local et créent une association d’opposants, implantée dans la ou les communes concernées. « Elles sont très organisées et très efficaces ».

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* Ladislas Poniatowski est sénateur de l’Eure. Il est aussi président du Syndicat intercommunal d’énergie de l’Eure (SIEGE 27).