Cheap oil forever? C’est le titre du dossier hebdomadaire de Newsweek et son auteur, Ruchir Sharma, estime que la baisse du prix des matières premières, à commencer par le pétrole, pourrait bien être durable. En clair: la chute n’est pas une pause dans un marché haussier à long terme mais bien une tendance lourde. Et cela en dépit des craintes liées à l’immence d’un « peak oil ». ce dernier doit être relativisé: d’autres énergies (le gaz naturel, le nucléaire, les énergies propres) prendront le relais.
Le prix du pétrole en 2009 est équivalent à celui qu’il était en 1976 et… dans les années 1870 lorsqu’il commença à être massivement utilisé. La découverte de nouveaux gisements et l’efficacité énergétique expliquent cette stabilité alors même qu’on n’en a jamais autant consommé qu’aujourd’hui. S’y ajoute un phénomène d’élasticité-prix qui conduit le consommateur soit à réduire sa consommation soit à chercher, au prix « d’efforts héroïques » des énergies de substitution. Ruchir Sharma évoque ici le coût du cuivre qui a conduit à son remplacement par l’aluminium dans les années 1970. S’agissant du pétrole, il dénonce le caractère spéculatif des hausses, rappelant que le prix du réel se situe toujours en-dessous des anticipaions, « parce que la plupart des investisseurs considèrent que les prix suivront la tendance historique: la baisse ». La hausse récente, liée à la recherche de tout signal montrant un redressement de l’économie globale, est sans fondement. Le retour attendu à l’inflation devrait rappeler que la seule matière à grimper dans de telles circonstances, c’est l’or.
Pour Newsweek, une seule raison explique aujourd’hui que le pétrole ne chute plus: la plupart des intervenants s’attendent à ce que l’expansion économique chinoise continue, dopée par les plans de relance de Pékin. Or, la Chine souffre déjà de surinvestissement…
Les excès spéculatif du marché pétrolier sont donc amenés à disparaître. Comme cela s’était produit en 1979. Un long marché baissier (20 ans) avait suivi.