Nous reproduisons ci-après un message qui nous a été adressé par France hydro électricité, après la publication de notre actu consacrée à des questions parlementaires, dont certaines portaient sur la reconduction des contrats de rachat d’énergie liant EDF avec les producteurs autonomes d’hydroélectricité.
France hydro électricité nous indique que l’actualité a « un peu évolué sur ce sujet. Plutôt qu’ un « commentaire correctif à l’article », nous publions donc son analyse.
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« Les choix qui se présentent aux 65 % de petits producteurs dont le contrat 97 arrive à échéance en octobre :
– Vendre leur production sur le marché
– Ou bien, s’ils souhaitent rester sous obligation d’achat, 2 contrats s’offrent à eux à condition de réinvestir dans leur installation :
o La rénovation : investir 1172 €/kW pour obtenir un contrat d’OA H07 sur 20 ans
Compte tenu du tarif et de la structure tarifaire qui comporte un effet de seuil au dessus de 400 kW, l’investissement pour obtenir un contrat H07 n’est envisageable que pour les plus petites centrales de moins de 400 kW. Au-delà, le tarif d’achat est moins bon et l’investissement requis trop lourd.
o Le renouvellement de leur contrat 97 pour une durée de 15 ans. L’arrêté a été signé par les ministres de l’économie et de l’énergie mais n’est pas encore publié au JO.
Les principales caractéristiques de ce contrat 97 renouvelé tant attendu :
– Un investissement de 750 euros par kilowatt installé pour les installations d’une puissance supérieure à 300 kW ; 550 euros par kilowatt installé pour les installations d’une puissance inférieure à 100 kW
– Les investissements sont de même nature que dans le cadre de la rénovation du contrat H07. Ils concernent les études techniques, génie civil, organes électriques, etc.
– Les Investissements doivent être réalisés dans les 8 ans après la fin du contrat actuel dont 60 % au bout de 4 ans.
Le délai très court va sans doute poser quelques problèmes aux équipes d’EDF OA qui vont devoir gérer en très peu de temps un grand nombre de demandes de contrats.
Nous attendons leur projet de modèle de contrat actuellement en préparation et qui devra également être approuvé par le Ministre.
Les équipes d’ERDF sont aussi sur le qui-vive pour signer les contrats d’accès au réseau de distribution dans les temps.
Ces contrats représentent des investissement et des emplois :
Si on émet l’hypothèse qu’un tiers se lancera dans la rénovation H07, un autre tiers dans le renouvellement de leur contrat 97 et le dernier tiers sur le marché, la filière va générer un investissement de 400 millions d’euros environ dans les quelques années qui viennent.
Cette vague de projets de rénovation des installations de production est évidemment bénéfique pour le secteur industriel français, mais ils vont conduire à sa saturation.
Or les industriels craignent que ce regain d’activité ne soit très conjoncturel et de courte durée ; ils hésitent donc à investir et embaucher pour développer leur capacités.
Pour sécuriser les investissements à venir sur le territoire par le développement du tissu de PME (voire relocaliser sur le territoire des moyens de production de certains grands groupes), il est indispensable de donner des perspectives de long terme à la filière, en permettant, au-delà de la rénovation des installations existantes, le développement de nouvelles installations, petites et grandes. Il existe en France un potentiel de développement de + 16% de la production hydroélectrique annuelle, soit l’équivalent de 2/3 de la consommation domestique de la région Rhône-Alpes ou 4 millions d’habitants français supplémentaires alimentés demain par l’hydroélectricité, énergie locale, propre et renouvelable.
Notre prochain combat est de veiller à ce que la procédure de classement des cours d’eau actuellement en cours se fasse en concertation afin de ne pas compromettre ce potentiel essentiel pour les générations futures. »