Nous reproduisons ci-après le extraits du programme d’Anne Hidalgo, candidate (PS) aux élections municipales de Paris, ayant trait à l’énergie (de manière directe ou non).

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Transport
« Je veux promouvoir le véhicule électrique, sortir du diésel, doubler le kilométrage des pistes cyclables, développer Autolib en offrant notamment un an d’abonnement gratuit aux jeunes qui viennent d’avoir leur permis, lancer le Vélib’ électrique, le scooter électrique en libre-service, prolonger les lignes 14 et 10 du métro, automatiser la ligne 4, relier entre elles les lignes 3b et 7b et étendre le service Noctilien au métro en particulier le weekend. Le tramway des Maréchaux sera bouclé et prolongé de la porte de Vincennes à Nation. Je veux aussi créer 20 000 nouvelles places de stationnement pour les motos et les scooters. »

Pollution sonore
« Le bruit est une nuisance ressentie par beaucoup de parisiens. Je propose donc un « Plan Antibruit » pour limiter le plus possible les nuisances sonores, aussi bien dans son voisinage immédiat que dans l’espace public. Je veux faire de la lutte contre les nuisances sonores une nouvelle dimension du Plan Local d’Urbanisme : les rues seront classées selon leur niveau de bruit, et ces données seront communiquées aux Parisiens. Nous serons exigeants en matière d’incivilité sonore : je mettrai en place une « brigade antibruit » pour lutter contre le tapage nocturne, notamment aux abords des établissements de nuit. J’exigerai des bailleurs sociaux qu’ils prennent toujours mieux en compte les objectifs d’insonorisation et d’isolation des logements. Je poursuivrai les politiques en faveur des mobilités douces (véhicules électriques, vélos et tramways) et de la réduction de la vitesse qui ont un impact immédiat sur le bruit lié à la circulation. »

Economie circulaire
« Je veux nous donner les moyens de faire de Paris la métropole à la pointe de la récupération d’énergie et de l’économie circulaire. Les nouvelles technologies, si elles sont accompagnées par une volonté politique d’investissement et des changements de comportements, nous permettront de récupérer beaucoup de ce qui est aujourd’hui gaspillé. L’énergie dissipée et perdue doit être capturée et utilisée ; c’est possible, nous l’avons testé ; je veux passer à une plus grande échelle : je triplerai la part des énergies renouvelables et de récupération à Paris De même, nous jetons trop. Il faut certes réduire les déchets ; mais il faut surtout recycler pour ne pas perdre ce qui pourrait être réinjecter dans une économie circulaire. Je veux rendre Paris plus propre, notamment en donnant aux Conseils de quartier un rôle d’observateur et d’acteur en matière de propreté dans leurs arrondissements. »

Ville intelligente
« Dans la continuité de notre effort pour l’innovation, je veux investir 1 milliard d’euros dans la ville intelligente et durable, pour les réseaux intelligents, les transports doux et collectifs, la transition énergique et les solutions innovantes ce qui nous permettra de tendre, à terme, vers une ville zéro déchet, zéro carbone. Cet investissement nous servira à financer les coûts initiaux additionnels que peuvent engendrer les constructions et infrastructures durables, économes en énergie, respectueuses de l’environnement. »

En quête d’énergie pour la ville
« La ville a besoin d’énergie pour vivre. Dans la cité antique, les muscles – ceux des esclaves et des animaux – étaient la principale source d’énergie. Puis se sont succédés la force hydraulique, la machine à vapeur, le charbon, la «fée électricité» et le pétrole. »
« La fin de l’énergie à bon marché et la prise de conscience des effets de l’utilisation massive des combustibles fossiles sur le climat changent les perspectives en ce début du XXIe siècle. Je suis convaincue qu’une rupture est nécessaire dans les modes de consommation et de production pour aller vers des comportements plus économes en énergie. A la fois énergivore et principale source des émissions, la ville et ses habitants ne sont pas seulement les premiers responsables de la crise environnementale causée par l’énergie ; ils sont aussi les premiers concernés par ses dangers. Une ville peut rapidement devenir invivable comme l’atteste l’expérience actuelle des villes chinoises qui, telles Harbin, sont régulièrement plongées dans d’épais brouillards de pollution. »
« La rupture indispensable pour réduire cette dépendance passera par un effort important de réhabilitation du parc immobilier. Optimiser la performance des équipements, réhabiliter les bâtiments, densifier la ville, utiliser des énergies renouvelables et récupérables permettent d’importants progrès. À Paris, nous avons encouragé les citoyens à se lancer dans la rénovation thermique et l’installation de panneaux solaires : c’est en s’appuyant sur la motivation des habitants, des bailleurs, des propriétaires que nous pouvons initier de grands changements. La municipalité de Stockholm a annoncé une sortie des énergies fossiles avant 2050 en mettant l’accent sur ces actions qui visent à réduire l’empreinte écologique du logement. Des villes comme Glasgow, Helsinki, Amsterdam, Munich – villes qui ne bénéficient pas d’un climat clément comme le nôtre – se sont engagées dans des politiques similaires. »
« Les villes élaborent également une nouvelle politique de déplacement. La mobilité utilisera des technologies encore inconnues qu’il conviendra de faire émerger et de tester, mais n’oublions pas qu’elle est également l’occasion de redécouvertes comme celle du tramway. Les villes retrouvent aussi le muscle – de manière plus ludique qu’au temps de la ville antique – avec des plans vélos qui redessinent l’espace public, apaisent les rues et contribuent à la santé. Ainsi, Londres vient d’annoncer un plan d’investissement pour le vélo équivalent à plus d’un milliard d’euros sur dix ans, trois fois le montant initialement envisagé.
Notre système Vélib’ a inspiré bien des métropoles, comme New York qui a ouvert récemment son propre réseau de vélos en libre-service. Aujourd’hui, les Vélib’ font partie de l’identité de notre ville et permettent aux Parisiens d’être les acteurs de déplacements plus doux et plus propres. Nous avons su miser sur la diversité : tramways, bus, véhicules en libre-service, transports en commun de qualité… Demain, nous amplifierons ces choix ambitieux en osant une grande innovation dans les transports. »
« Outre ces initiatives qui visent à réduire la consommation, les villes transforment le mode de productionmême de leur énergie. L’installation d’unités de production solaires, de géothermie, de biomasse, de méthanisation, de cogénération est possible dans les villes. En Chine, les chauffe-eau solaires apparaissent sur les toits des habitations. New York veut installer des éoliennes et des panneaux solaires au sommet des gratte-ciel, construire des centrales géothermiques, profiter de la force motrice de l’East River et de l’Hudson. Et même si l’intégration du photovoltaïque, de la géothermie ou de l’éolien en milieu urbain reste complexe, les grandes capitales sont bien décidées à avancer.
À Paris, la Ville et la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain se sont associées pour réaliser et exploiter des puits de production de chaleur par géothermie dans le 19e arrondissement ; le toit de la Maison de l’Air, dans le 20e, vient d’accueillir deux petites éoliennes urbaines ; une centrale de panneaux photovoltaïques est installée sur le toit de la halle Pajol : les essais prometteurs ne manquent pas?! En mutualisant nos moyens au niveau de la métropole comme nous l’avons déjà fait pour les déchets, nous pouvons appréhender sereinement la transition énergétique. »
« Mais l’investissement dans les énergies renouvelables en ville n’est pas tout. Une source importante de progrès viendra aussi de la possibilité de concentrer une grande partie de l’énergie perdue en dissipation, frottement, freinage et de la récupérer au lieu de la perdre : ce sera l’ère de l’énergie de récupération. Les avancées technologiques commencent à rendre possibles des économies qui, récemment encore, étaient inimaginables. Le freinage à récupération, en réduisant la vitesse d’un véhicule, convertit son énergie cinétique en énergie électrique qui est réintroduite dans le système d’alimentation.
Autre piste : la puissance informatique nécessaire au traitement des données est une grande consommatrice d’énergie, souvent dissipée sous forme de chaleur perdue ; il devient possible, et économique, de récupérer cette énergie afin, par exemple, de chauffer des logements. Les exemples de technologies nouvelles se multiplient et si beaucoup d’entre elles ne sont pas encore prêtes à une diffusion massive, une Ville comme Paris se doit de prendre des initiatives pour que certaines se développent. Nous les accompagnerons dans les phases de test, avant de déployer à grande échelle celles qui contribueront à relever les défis énergétiques du XXIe siècle. »