Nous publions la réponse de Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection présidentielle, aux questions de la FNCCR sur l’avenir des réseaux de distribution.
« L’aménagement du territoire n’est pas seulement une politique originale propre à notre pays, c’est une action majeure, indissociable de l’être national en construction et en devenir perpétuels qu’est la France. L’identité française est avant tout politique, elle consiste en la réalisation d’un projet d’intérêt général, à caractère universel, transcendant les espaces géo-culturels disparates, permettant les conditions concrètes de l’égalité des citoyens devant la sécurité des personnes et des biens, l’accès aux richesses, à la mobilité, à la culture, à la modernisation technique, et d’une manière générale au service public et au Progrès.
Il existe effectivement en France une forme de «fracture électrique», avec une fragilité plus particulière de certaines de nos régions concernant les réseaux de lignes à haute tension, et la dépendance énergétique. Par exemple, la grande vague de froid de février 2012 a montré une fois encore le risque élevé de coupures de courant auquel sont exposés les habitants du sud-est et de l’ouest breton, . Il doit être remédié à ce type de phénomène au nom de l’égalité de tous les citoyens de la République, et je soutiens vivement vos recommandations en ce sens.
Il faut une volonté politique forte pour affirmer des choix à l’échelle nationale. Cette nécessité se trouve au cœur de mon projet gaulliste. Le transport d’électricité fait partie des secteurs stratégiques nécessitant d’importants investissements, constituant des monopoles naturels de l’Etat et qui ne peuvent être réalisés que dans le cadre d’un plan public sur le long terme. C’est avec des prêts à 0% de la Banque de France à l’Etat que les programmes spatiaux, nucléaires et ferroviaires ont été initiés sous le Général de Gaulle, avec succès. La loi de 1973, puis les traités européens, sont venus interdire de tels prêts, l’Etat étant obligé de se financer sur les marchés privés, à des taux très onéreux. Je propose donc la sortie de l’euro, une attitude ferme et souveraine vis-à-vis de nos partenaires européens, et l’affirmation de notre droit à financer nos grands investissements à 0% par la Banque de France, en abrogeant la loi de 1973.
L’affirmation face à l’Europe d’un Etat fort visera d’une manière générale à stopper la libéralisation des services publics imposée par l’Union européenne. Près de 100 grandes entreprises ont été privatisées dont, au cours des cinq dernières années, les sociétés d’autoroutes et GDF. L’ouverture à la concurrence, étape préalable à la privatisation, touche même déjà nos plus beaux services publics : EDF (2007), la SNCF (2010) et La Poste (2011). Les conséquences de ce mouvement sont néfastes en tout point pour l’intérêt général : dégradation du service et explosion des tarifs, rente privée pour les acquéreurs d’entreprises privatisées, développement de ces entreprises à l’étranger aux dépens des infrastructures nationales. Je suis favorable à la renationalisation complète d’EDF-GDF.
Sortir du carcan européen, bureaucratique et inadapté à la diversité des pays qui composent l’Union, permettra de se libérer de l’autoritarisme des directives contradictoires et nuisibles en matière de transport d’énergie. Concernant les relations entre ERDF et les collectivités concédantes, j’ai ainsi interpellé le gouvernement par une question écrite en ce début d’année (http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-125699QE.htm) sur la 2e directive européenne en matière d’énergie, imposant de désigner les gestionnaires de réseau de distribution pour une durée déterminée, et qui constitue une menace pour la péréquation tarifaire et pour la survie d’un service public performant.
Je suis également très favorable à toute mesure, comme l’afficheur déporté, susceptible d’aider les particuliers et les professionnels à mieux gérer leur consommation. Tout candidat à la présidence de la République se doit aujourd’hui de prendre des engagements pour la transition énergétique et, surtout, les économies d’énergie. Je milite d’une part pour un véritable renforcement des crédits de la recherche publique en matière d’énergies alternatives et d’autre part, à court terme, pour une politique fiscale incitative en faveur des constructions de maisons à énergie zéro ou de rénovation des maisons existantes avec des matériaux à très forte énergie thermique.
Il a été démontré que, selon la localisation géographique d’une construction (80% au sud et 20% au nord…) et le choix des matériaux on peut parvenir, à l’horizon de 2020, à une performance énergétique, à consommation passive, voire à énergie positive.
Espérant avoir répondu à vos interrogations et vous remerciant de votre intérêt,
Bien Cordialement.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Candidat à la présidence de la République
Député de l’Essonne – Maire d’Yerres »