Ce 9 novembre se tenait au Sénat un colloque organisé par la FNCCR, consacré aux mobilités propres. Nous en rapportons les principaux éléments.

Infrastructures de recharge pour véhicules électriques
Pascal Sokoloff (FNCCR) a rappelé la mise en place d’une « démarche d’industrialisation », avec l’identification de grands acteurs nationaux, et l’implication d’acteurs locaux, soutenus notamment par l’Ademe, dans le cadre des investissements d’avenir. A cela, il ajouter que « la FNCCR a élaboré avec l’AMF un modèle d’occupation du domaine public. » Constatant que la pratique a souvent été celle du « stationnement gratuit et aussi de la recharge », il invite à faire évoluer le modèle de lancement, en intégrant « la facturation de la charge. »

Jean-Luc Dupont, maire de Chinon : « Le SIEIL a souhaité développer un réseau d’IRVE, avec une distance maximale entre chaque point de 30 km. L’objectif était de sécuriser le maillage territorial en garantissant l’équilibre entre espace rural et espace urbain. On sera à 400 points de charge à la fin de l’année. » Dans certaines communes, la borne joue un rôle complémentaire : « on a déposé un brevet pour un coffret foires et marchés qui se branche sur la borne. Cela évite aux communes de faire des branchements provisoires, de l’ordre de 800 à 1.000 euros à chaque fois, et l’amortissement s’en trouve très rapidement accéléré. »

Francis Vuibert, Préfet: « Plus on met d’infrastructures à disposition, plus on accélère la pénétration des véhicules électriques. En Indre-et-Loire, le taux de pénétration des véhicules électriques est un des plus importants de France. » Ne pas le faire, c’est condamner les foyers à charger leur voiture chez eux ou au travail (or, « sur 28 millions de foyers, 11 millions n’ont pas de place de stationnement »).

Marie Castelli (AVERE): « la géolocalisation des bornes est essentielle. »

En octobre, Alain Leboeuf, député de la Vendée, président du SyDEV, avait annoncé « la mise en service de la 1000ème carte d’accès aux bornes de recharges déployées sur le domaine public vendéen. 44 bornes de charge normale/accélérée supplémentaires sont en prévision pour la fin du 1er semestre 2017, pour compléter un réseau de 80 bornes à ce jour dont 7 à charge rapide. En complément de ce réseau, le SyDEV souhaite densifier le nombre de points de charge partout. »

Itinérance
Francis Vuibert, Préfet : « Il faut favoriser l’itinérance, davantage que l’interopérabilité qui n’est qu’un moyen d’y parvenir. »

Gilles Bernard (AFIREV) : « Aujourd’hui, le véhicule électrique est une affaire de convaincus, de militants, de passionnés… Il faut passer à un usage de masse. Et, pour réussir cette massification, l’usage du véhicule électrique doit être facile. L’itinérance est au coeur du sujet. Il faut libérer les conducteurs du souci de l’autonomie réduite et, surtout, qu’il n’aient pas à avoir 36 cartes différentes pour circuler. Le coût de ce service d’itinérance doit être minimum. »

Le parc: où en est-on ?
Francis Vuibert, Préfet : le parc français est désormais de « 101.480 véhicules électriques et hybrides. »

Marie Castelli (AVERE): « le véhicule électrique est un véritable moteur de croissance verte en France, avec création de nombreux emplois. »

Gaz naturel véhicules
Avant son intervention, Edouard Sauvage (GRDF) présente un guide écrit par la FNCCR et GRDF expliquant comment créer des stations d’avitaillement GNV.
« La complémentarité (électricité, gaz) est essentiel. Aucune solution ne doit se construire au détriment des autres. Le gaz a résolu depuis longtemps la question du stockage, ce qui réduit les aléas d’approvisionnement. Nous recherchons donc activement cette complémentarité, d’autant plus qu’elle se décline aujourd’hui avec le bioGNV. Le biométhane en France n’a pas encore loin de là livré tout son potentiel. C’est une énergie verte qui n’est pas intermittente. Sa croissance se fera en parallèle du développement du GNV. »

« La multiplication des bornes électriques est une nécessité, explique Jean-Jacques Guillet (SIGEIF). Mais elle va peser sur les réseaux électriques. Elle ne doit pas le faire de façon excessive, notamment en Île-de-France, où les besoins sont très importants. » Il y a donc nécessité d’une complémentarité. En Île-de-France, les besoins se font notamment sentir « pour les véhicules poids lourds. Beaucoup viennent de l’étranger et transitent dans notre région. Ils ont besoin de pouvoir trouver un ravitaillement en GNV. » Il souligne que l’initiative privée est inexistante pour le GNV. L’investissement est lourd. « C’est un engagement financier considérable, de l’ordre du million d’euros ». Pour créer ses stations GNV, le SIGEIF s’est doté d’une SEM, dans laquelle sont présents plusieurs syndicats de déchets. « Qui dit GNV dit bioGNV ! » Dans un premier temps, les véhicules pourront acheter du bioGNV avec des garanties d’origine.

GNV et hydrogène: l’action du SyDEV
En Vendée, le SyDEV est un acteur qui intervient à la fois dans le développement du véhicule électrique, du GNV et de l’hydrogène. L’ambition est de construire des mobilités réellement propres, a exposé Alain Leboeuf, président du SyDEV. « En Allemagne, une voiture électrique n’est pas vraiment propre parce que l’électricité émet beaucoup de gaz à effet de serre. En Vendée, elle sera alimentée par nos éoliennes, nos panneaux solaires… et la solidarité des réseaux. »