Reprenant au bond les propos de Jean-Louis Borloo qui avait parlé d’un « bonus/malus » pour la consommation d’électricité*, Robert Durdilly, président de l’Union française de l’électricité (UFE) a avancé deux pistes pour mettre en oeuvre ce bonus-malus: les certificats d’économie d’énergie (CEE) et une modification des tarifs réglementés de vente (TRV).

Certificats d’économie d’énergie
Pour les CEE, après une première période (2006-2009) plutôt souple, la deuxième, indique Robert Durdilly, devrait être « bien plus contraignante » avec un doublement des « obligations ». Constatant que les CEE récompensent indifféremment les économies d’énergies, que celles-ci soient ou non émettrices de CO2, il propose d’intégrer un bonus-malus CO2 dans les obligations qui seront affectées aux producteurs entre 2009 et 2012. Ce qui permettrait « d’encourager les actions d’économies d’énergie les plus vertueuses au regard des émissions de CO2 ». l’UFE a par ailleurs diligenté une « étude indépendante » sur les émissions de CO2 dues à l’électricité, dont les résultats devraient être rendus public en juin prochain.

Tarifs réglementés de vente
Estimant qu’ils « sont aujourd’hui assez peu incitatifs pour optimiser les comportements des consommateurs en matière d’énergie », Robert Durdilly propose de faire évoluer les tarifs de deux manières. Première proposition: élargir la tarification « heures creuses – heures pleines » à davantage de foyers (ils sont 40% aujourd’hui à avoir choisi cette option, les autres consommant de l’électricité dite de « base »).
Deuxième proposition: introduire un bonus-malus pour inciter les foyers à réduire leur consommation « de pointe » en la transférant vers des périodes où la demande d’énergie est moins forte (cf. schéma du « transfert »). Robert Durdilly, qui « lance des pistes » dans la perspective des lois faisant suite au grenelle de l’environnement, estime que cela pourrait se traduire par une variation du coût de l’abonnement ou du kilowattheure en fonction des changements de comportement observés chez les consommateurs d’une année à l’autre. Une approche vertueuse mais qui pose la question de la péréquation tarifaire.

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* Il s’agirait de payer plus ou moins cher l’électricité en fonction de sa consommation. Plus on consomme, plus c’est cher. C’est l’inverse de ce qui prévaut aujourd’hui.