L’arrêté de généralisation des compteurs Linky était prévu avant la fin de l’été. Mais nous voici à l’automne et nul arrêté en vue, indique Les Echos, pour qui « gouvernement hésite à déployer le compteur Linky » et attendrait les résultats des élections sénatoriales. Avant d’observer qu’avec « la présidentielle, la fenêtre de tir se resserre ».
Le rapport rédigé par Jean-Claude Lenoir, député de l’Orne, et Ladislas Poniatowski, sénateur de l’Eure, dans le cadre du comité de suivi de l’expérimentation sur les compteurs électriques communicants (« comité Besson ») se conclurait pourtant de manière explicite: « La généralisation des compteurs Linky peut être décidée dès maintenant. » Cependant, le gouvernement se donne encore du temps pour réfléchir, précise le quotidien économique.
La question du financement et de la propriété du système de comptage répondrait aux attentes d’ERDF. « Pour Eric Besson, c’est clair, le compteur intelligent ne sera pas couvert par les tarifs d’électricité. Pouvoir d’achat oblige », le consommateur n’ayant pas à s’en acquitter sur sa facture. Les Echos précise qu’ERDF est « prête à assurer le financement du projet », par le biais d’un emprunt.
Sollicité régulièrement par les collectivités concédantes sur les moyens de remédier à la dégradation des réseaux électriques, ERDF a toujours argué ne pas être en mesure d’emprunter. D’où sans doute une réflexion plus générale sur le devenir des concessions: « «si on doit emprunter 4 milliards, il faut qu’on sécurise les recettes liées à Linky», souligne un proche de l’entreprise ». Traduction: être à la fois propriétaire des compteurs et « obtenir l’assurance de conserver les concessions de distribution durant leur durée d’amortissement, soit environ vingt ans. «La nouvelle directive européenne sur les concessions de services impose l’ouverture à la concurrence, y compris dans l’énergie», souligne Jean-Luc Dupont, président du syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire, où a eu lieu une expérimentation. »
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> Le renouvellement des contrats de concession a démarré avec celui de Paris fin 2009, puis de Nancy en avril dernier (avec, déjà, l’enjeu de la propriété du système de comptage). Il se poursuit avec Lyon (fin 2012).