Pour faire face à l’augmentation de la consommation française de gaz, les producteurs planchent sur des projets de ports méthaniers. Des implantations industrielles lourdes qui font débat.
Le projet d’installation d’un terminal méthanier par la société 4Gas dans la station balnéaire de Verdon-sur-Mer (Gironde) soulève de vives oppositions ou au moins des demandes d’éclaircissements, Xavier Pintat, maire de soulac-sur-Maire et président de la communauté de communes de la pointe du Médoc, demandant par exemple que des « études d’impact dans tous les domaines soient conduites, le plus complètement possible », avant toute décision. Le projet de port méthanier fait l’objet d’un débat public depuis septembre qui devrait s’achever en décembre. Pour beaucoup, une telle implantation industrielle est incompatible avec le développement régional, très orienté vers le tourisme. Sans négliger l’environnement et la sécurité des habitations, jugées trop proches.
Mêmes discussions passionnées autour de la possible implantation d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port d’Antifer (Seine-Maritime), déjà un important terminal pétrolier. Au pied des falaises, surgissent les mêmes polémiques. Le 19 octobre, se tenait la quatrième réunion du débat public. Qu’en est-il ressorti? Pas grand chose… Tandis que la sociéte Gaz de Normandie (filiale de Poweo, E.ON Ruhrgas, Verbund et la Compagnie Industrielle Maritime) met tout en oeuvre pour rendre son projet attractif, avec un dossier richement illustré, les opposants au projet (résidents, associations, pêcheurs…)  s’inquiètent de voir leur « littoral sacrifié », et que l’on minimise « les risques encourus par les populations environnantes ».
Le débat tient lieu du dialogue de sourds, ce qui n’augure rien de bon pour la prochaine réunion prévue le 12 novembre, où l’insertion dans l’environnement sera au programme.
Le cas français n’est pas isolé. En juin dernier, les gouvernements du Québec et d’Ottawa ont donné leur feu vert à la construction du premier port méthanier du Québec, à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent. Le projet suscite de nombreuses oppositions, dont celles de Commission de protection du territoire agricole ou de l’association Equiterre, pourtant favorable au remplacement du mazout par le gaz naturel, qui montrent que l’acceptabilité sociale des ports méthaniers est loin d’être évidente. Depuis, l’éventualité d’un transfert d’un autre terminal, faisant l’objet d’un intense lobbying, celui de Rabaska, a jeté de l’huile sur le feu.