Faire de la France un leader de l’énergie solaire? Ce n’est pas gagné mais l’ambition est affichée.
Aujourd’hui, la France se place au quatrième rang européen, derrière l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Jean-Louis Borloo entend faire de l’hexagone un (ou le) leader mondial. Pour cela, chaque région devra disposer d’une centrale photovoltaïque pour une puissance cumulée d’environ 300 MWc (mégawatts crête), attendue pour 2011. Les appels d’offre pour ces centrales solaires seront lancés « dans les semaines qui viennent ». Le ministre d’Etat entend également favoriser le développement du photovoltaïque sur les supermarchés et les bâtiments industriels et agricoles de grande tailles (usines, hangars etc…). pour cela, un tarif spécifique de rachat de l’électricité produite (0,45 euro par kWh) sera créé. Pour les particuliers, le crédit d’impôt développement durable continuera jusqu’à 2012. Le MEEDDAT prévoit la simplification de « certaines procédures (intégration au bâti, installation de panneaux PV). Mais, observe Enerpresse, l’avis de Bercy sera prépondérant pour exempter de la TVA, de la taxe professionnelle et, le cas échéant, de l’impôt sur les bénéfices les particuliers injectant des électrons solaires sur le réseau ».
Selon Jean-Louis Borloo, ces mesures devraient permettre de multiplier par 400 la production d’électricité d’origine photovoltaïque pour atteindre 5.400 MWc en 2020. A estimer au regard de la puissance installée du parc photovoltaïque français raccordé au réseau en juin 208: 18 MW en métropole (contre 13 MW fin 2007 et 6 MW fin 2006). Résolument optimiste, le ministre a estimé que l’énergie solaire pourrait s’avérer compétitive avec le prix du marché de l’électricité « à l’horizon 2020 ».
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Un « Fonds chaleur renouvelable », sera mis en place en 2009 afin de soutenir la production de chaleur à partir de sources renouvelables: biomasse, solaire, pompes à chaleur, géothermie et biogaz. Il sera doté d’environ 1 milliard d’euros pour les trois prochaines années (ce qui est conforme au projet de loi de finances).
Pour l’énergie éolienne, l’objectif reste de multiplier par dix le parc à 25.000 MW de puissance installée en 2020 contre 2.500 MW en 2007. Soit 8.000 éoliennes en 2020, contre 2.000 aujourd’hui. Mais en incluant celles qui seront installées en mer (centrales éoliennes offshore). Avec l’épé de Damoclès d’une nouvelle réglementation: en raison « de l’accroissement prévisible de la taille des parcs éoliens, il est nécessaire d’en améliorer l’encadrement réglementaire, ainsi que la concertation locale », indique en effet le MEEDDAT. Ce qui signifie que « les parcs éoliens bénéficieront (…) d’un régime ad hoc ».
Le gouvernement souhaite aussi encourager l’équipement de pompes à chaleur, tablant sur deux millions de foyers équipés en 2020.
Le parc hydroélectrique français sera « modernisé et optimisé dans une approche de développement durable ».
Enfin, le gouvernement a confirmé une enveloppe d’un milliard d’euros pour la recherche dans le domaine du développement durable, dont 400 millions iront à des projets de recherche via « un fonds de soutien aux démonstrateurs industriels ».
Consulter les 50 mesures sur le site du MEEDDAT.