C’est le gaz qui a embrasé l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions d’actualité du 15 avril. Pour commencer, c’est la récente annonce d’une hausse des tarifs qui alimente la grogne dans les travées. François Brottes (député PS de l’Isère) fait ici preuve d’un bel esprit de synthèse: « Même si vous ne voulez plus leur rembourser les lunettes, vous n’empêcherez pas les Français de lire l’augmentation de leur facture d’énergie. » Soulignant que la hausse de la facture est substantielle (« En trois mois les consommateurs auront subi une augmentation de 10% de leurs factures de gaz, qui est devenu la 1ère source d’énergie pour le chauffage »), il estime qu’elle sert surtout les intérêts des actionnaires, dans le cadre de la fusion entre Suez et Gaz de France: « il s’agit de soutenir le cours de l’action GDF en vue de sa privatisation et de sa fusion avec Suez, a-t-il affirmé. Grâce à cette nouvelle augmentation des tarifs, la valeur de l’action de Gdf se rapproche de celle de Suez, c’est cela le « deal » de la fusion. »
De son côté, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a indiqué que le tarif social du gaz, qui doit faire l’objet d’un décret d’ici la fin du mois, « s’appliquera à au moins 750.000 foyers ». Ce tarif spécial devrait permettre aux ménages bénéficiaires de bénéficier du versement d’une somme forfaitaire.
A savoir
Pour l’électricité, seules 650.000 personnes bénéficient actuellement de la tarification spéciale « produit de première nécessité » (TPN). Or, ils sont plus d’un million à remplir les conditions pour en bénéficier. La relative complexité de la procédure suffirait, semble-t-il, à expliquer en grande partie cet écart. En sera-t-il de même pour le gaz?
Consulter notre blog: prévenir la précarité énergétique.