Le site Electricité verte.com propose un utile éclairage sur l’entreprise anglo-saxonne Lunar Energy qui va conduire le projet de construction de la plus grande usine marémotrice jamais conçue. C’est en Corée du Sud que ça se passe et, comme le souligne le site, nul n’en parle. Pourtant, les chiffres de cette usine qui doit voir le jour en 2015 sont loin d’être insignifiants: avec une puissance d’exploitation de 300 MW, pour un coût total de réalisation de l’ordre de 500 millions de livres, elle correspondrait aux besoins de 200.000 foyers. D’un point de vue technique, chaque turbine mesure 11,5 mètres de diamètre, pour un poids lesté de plus de 2.500 tonnes. Elles seront immergées en eau profonde afin de ne pas perturber l’équilibre de la faune aquatique.
Pour cette aventure hors du commun, Lunar Energy, en association avec l’électricien coréen Midland Power Co, a mis au point une technologie unique et innovante, baptisée du doux nom de turbine de Rotech, en anglais Rotech Tidal Turbine ou RTT.
C’est à Wando Hoenggan, situé au large de la péninsule sud-coréenne que sera installée l’usine. La centrale devrait alimenter les foyers installés dans cette même zone géographique.
Une phase de test débutera dans le courant de l’année 2009 avec l’installation pilote d’un mégawatt. Il s’agira de permettre aux autorités coréennes d’évaluer les impacts environnementaux avant de donner leur autorisation définitive à la construction de l’usine.
Lunar Energy n’en est pas à son premier projet d’usine marémotrice. L’entreprise anglaise travaille actuellement main dans la main avec E.ON sur un projet de 8 turbines marémotrices au large des côtes galloises. Projet qui verra le jour en 2010 et qui alimentera 5.000 foyers en énergie.
Le secteur suscite un intérêt accru: certains estiment qu’en 2020 en Europe, les installations marémotrices ou utilisant l’énergie des vagues produiront entre 2.000 et 5.000 mégawatts.
Le Point indique ainsi que plusieurs start-up travaillent d’arrache-palme sur des projets utilisant l’énergie des mers. Avec la bénédiction des investisseurs. Ainsi, « l’entreprise dublinoise OpenHydro a obtenu depuis 2005 plus de 80 millions de dollars (50,8 millions d’euros) de la part de producteurs d’énergie et de capital-investisseurs pour concevoir un nouveau genre de turbine qui repose dans les fonds marins et tourne avec les marées pour produire de l’électricité ». Elle a installé un prototype, « d’une capacité de 205 kilowatts (…) dans les eaux écossaises, et l’entreprise prévoit d’installer une centrale d’un mégawatt au Canada avant 2009. »
* L’énergie marémotrice est issue du mouvement de l’eau créé par les marées, Elle est utilisée soit sous forme d’énergie potentielle – l’élévation du niveau de la mer, soit sous forme d’énergie cinétique – les courants de marée.
L’énergie marémotrice n’est pas neuve : les premiers moulins à marée ont été construits au Moyen-Âge en Bretagne.