Terres de SIEEEN, la lettre mensuelle d’actualité du Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre, est désormais accessible au format numérique. La livraison de novembre comprend une interview d’Adrien Kantin, chargé d’études à Energies demain, que nous reproduisons ci-après.
« Parlez-nous de la mission que vous effectuez en Nièvre…
Nous répondons à une demande globale du SIEEEN et du Conseil général qui aboutira à une stratégie énergétique pour la Nièvre. Cette stratégie doit permettre de définir des objectifs sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et le développement des ENR dans le département, puis de construire un plan d’actions pour y arriver. Nous venons de terminer un diagnostic exhaustif qui a permis d’établir le profil énergétique du département et de cartographier les potentiels de développement des ENR.
Quelle est la situation du Département par rapport aux départements de la Bourgogne ?
La Nièvre a un bâti très ancien et énergivore. 23 % des ménages (17 % en Région et 15 % en France) consacrent plus de 15 % de leur budget à l’énergie. L’usage des énergies renouvelables est déjà bien ancré : une présence «ancestrale» du bois énergie dans les logements, une dynamique en cours sur l’éolien ; mais certaines énergies sont encore en retard par rapport au reste de la région, comme la méthanisation. Par ailleurs, sur la mobilité, les Nivernais sont plus qu’ailleurs largement captifs de la voiture individuelle.
Selon vous, quelle serait la meilleure stratégie énergétique pour la Nièvre ?
Sur le long terme, une bonne stratégie pourrait être de maximiser la valorisation des potentiels d’ENR du Département. Avec ses ressources, la Nièvre pourrait devenir un vrai territoire producteur, voire un «territoire à énergie positive». En créant ainsi de nouvelles richesses sur le territoire (y compris de l’emploi), il serait possible de financer de manière plus ambitieuse des actions plus chères comme la rénovation des bâtiments.
Mais il faut, et en parallèle, mieux organiser les acteurs sur cette question de la rénovation, et créer dès à présent les conditions en vue d’une «industrialisation» de la rénovation. Enfin, il faudrait promouvoir de nouveaux modèles de mobilité, adaptés au territoire, à travers notamment des changements d’usage de la voiture (co-voiturage, auto-partage, mobilité électrique). »