Selon Les Echos, EDF aurait présenté au Gouvernement un projet alternatif à l’avant-projet de loi portant réforme du marché de l’électricité (ou nouvelle organisation du marché de l’électricité – Nome), visant à la fois à disposer d’une visibilité tarifaire à moyen terme, mais aussi une nouvelle tarification (de type forfaitaire), sans oublier la négociation du prix de cession d’une partie de sa production nucléaire à ses concurrents.
Hausse des tarifs
Le projet transmis par EDF au Gouvernement ne comporterait pas d’indications chiffrées mais le quotidien économique, se fondant, sur des « projections internes », évoque « une hausse du tarif bleu, payé par les clients résidentiels, de l’ordre de 24 % en valeur nominale entre 2010 et 2015. Si l’on retire l’inflation, cela correspond à une progression d’environ 15 %. «Entre 20 % et 30 %, nous avons tout entendu », confirme une source gouvernementale. La direction d’EDF dément ». L’enjeu pour EDF est de financer ses investissements dans le parc nucléaire, le groupe prévoyant « 24 milliards d’euros de dépenses pour prolonger la durée de vie de ses centrales ».
> Interrogée par l’AFP, une porte-parole d’EDF a démenti « catégoriquement avoir formulé une quelconque demande d’augmentation des tarifs ».
Prix de cession
46, 35, 50… Faites vos jeux! « Jusqu’à présent, EDF estimait le juste prix de l’électricité nucléaire « autour de 46 euros par mégawatt heure. EDF semble maintenant l’évaluer à environ 50 euros à l’horizon de 2015. La direction dément toutefois un tel chiffre, très éloigné de ce que réclament les fournisseurs alternatifs. Ils estiment qu’ils ne pourront concurrencer EDF qu’avec une électricité de base à environ 35 euros, ce qui correspond au coût implicite du nucléaire dans les tarifs actuels ».
> On consultera sur ces questions plusieurs billets de « 4E » sur son blog:
– point sur le suivi du contrat de service public,
– vérité d’une année.
Réorganisation des tarifs
Une proposition de refonte des tarifs serait aussi à l’ordre du jour. Il s’agirait de « découper la consommation de l’essentiel des particuliers en deux tranches. Une première, d’environ 1.200 térawattheures par an et correspondant à la couverture des besoins essentiels, serait vendue moins cher qu’aujourd’hui. Au-delà, la deuxième tranche serait facturée plus cher, un peu comme lorsque l’on dépasse un forfait de téléphone mobile. Une piste qui s’inscrit dans la volonté du législateur d’inciter les clients à maîtriser leur consommation ».
> Cette évolution vers les « forfaits » électriques avait été évoquée lors du congrès de la FNCCR à Annecy, en septembre 2009. Jean-Luc Dupont, président du Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL) avait signalé que l’émergence de compteurs communicants pourraient permettre l’arrivée de telles offres. Pour souligner que, l’électricité étant un bien essentiel, il convenait d’être extrêmement prudent, un dépassement de forfait pouvant conduire à… l’interruption du service. On s’étonne ici que Les Echos voient dans « les réflexions d’EDF (…) une certaine finesse ».
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> Cliquez ici pour consulter l’avant-projet de loi portant réforme du marché de l’électricité.