« Ca gaze pour le duopole! », s’exclame le Collectif libre choix dont la lecture des chiffres de l’observatoire des marchés de l’électricité et du gaz publié par la Commission de régulation de l’énergie (cf. notre actu du 2 mars) est sensiblement moins optimiste, d’un point de vue concurrentiel, que celui du régulateur. Chiffres à l’appui, le Collectif, qui regroupe des opérateurs alternatifs comme Altergaz ou Gaz de Paris, déplore le « maintien de la dominance des deux acteurs qui tiennent le marché de l’énergie dans notre pays et la quasi-inexistence de concurrence dans ces domaines, dix-huit mois après une médiatique ouverture du marché aux particuliers ». Dans un communiqué au style lyrique, il va jusqu’à évoquer « l’attitude prédatrice* du duopole ».
Pour la démontrer, il reprend les chiffres de la CRE, rappelant « qu’EDF est compté comme acteur alternatif du gaz ». Et d’indiquer que le fournisseur historique d’électricité a capté 325.766 clients particuliers, ce qui ramène « la part de marché des acteurs alternatifs autres qu’EDF, et en dépit de leurs efforts marketing et commerciaux, (à ) 0,84% » du total. « Qui peut encore parler d’ouverture du marché avec un tel chiffre, 18 mois après l’ouverture? », s’interroge le Collectif.

Qui désigne le principal responsable (et bénéficiaire), c’est-à-dire l’Etat français. « Pour ce dernier, principal actionnaire du duopole, les bénéfices ne s’arrêtent pas aux dividendes distribués. La pseudo concurrence entre EDF et GDF Suez associée à des pratiques commerciales et tarifaires dont on ne peut pas dire qu’elles soient particulièrement transparentes, permettent à l’Etat de faire sortir du tarif réglementé de nombreux consommateurs sans pour autant leur faire bénéficier des effets attendus de la concurrence en terme de pouvoir d’achat ». Le Collectif plaide pour rendre obligatoire le « changement de nom et d’identité graphique (d’un) service public entrant sur le marché concurrentiel ». De nouveaux logos? Diable.

Bref, il y a deux manières d’appréhender la concurrence et le Collectif libre choix ne fait pas sienne la méthode CRE (prononcez: Coué) lorsqu’elle parle d’un « rythme soutenu ».

Consulter le communiqué et le site du Collectif libre choix.
Consulter notre précédente actu consacrée à ce Collectif.

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Et après?
Une même analyse serait souhaitable sur le marché résidentiel de l’électricité – même si l’on sait que GDF Suez capte environ les trois quarts des clients passés au marché. L’exercice de la réversibilité sera également intéressant à suivre. Du côté des fournnisseurs alternatifs, hormis Poweo qui en fait part chaque trimestre, Energie2007 a plusieurs fois souligné que l’ouverture à la concurrence progressait faiblement et déploré leur manque de transparence quant aux chiffres concernant leurs clients.

* L’illustration ne fait pas partie du communiqué.