Un communiqué commun à toutes les organisations syndicales n’est pas monnaie courante. Signé de la CFDT, de la CFE-CGC, de la CGT et de FO, celui reçu ce jeudi 15 mars témoigne donc d’une réelle inquiétude. et pour cause: GDF Suez remettrait en cause le statu des industries électriques et gazières (IEG), un symbole, près de 4 ans avec la fusion.
On déplorera chez les syndicats ce même goût pour les majuscules que chez les communicants corporate 🙁
De quoi s’agit-il?
Annoncé au cours de l’été 2011, le projet de filialisation de ses activités informatiques se traduirait par la création d’une « société de services informatique dédiée à l’ensemble du groupe », dont les 530 salariés, issus de la direction des systèmes d’information, changeraient « d’employeur et de contrat de travail. En effet, cette nouvelle société ne relèverait pas du statut des industries électriques et gazières mais serait affiliée à une convention collective moins favorable pour ses salariés. »
Le projet a été rejeté par les salariés concernés (une pétition aurait été « signée par 80% du personnel ») mais la direction, indiquent les syndicats, « cherche désormais à faire pression sur chaque salarié pour qu’il choisisse un départ «volontaire» vers la filiale. » Un refus se traduirait par une carrière professionnelle « bloquée », estiment-ils, en pointant « des risques psychosociaux, à l’instar de ce qui s’est passé à France Telecom. » Le communiqué rappelle qu’au moment de la fusion, les dirigeants de Gaz de France et Suez « avaient clairement indiqué qu’aucun changement majeur n’affecterait le personnel qui resterait dans l’entreprise et garderait le statut des Industries électriques et gazières. » Les syndicats dénoncent l’intention de la direction du groupe, qui souhaite le reconfigurer « sous le modèle d’une holding financière en transférant une partie de son personnel : en effet, le projet concerne un quart de l’effectif de l’établissement siège de GDF Suez SA. Et nul ne sait à ce jour si le processus s’arrêtera aux activités informatiques. »
Et d’ironiser que la communication régulière consacrée à la « gestion sociale et (à) la responsabilité sociétale de l’entreprise, perçues comme exemplaires à l’externe » mais de manière « beaucoup moins idyllique » en interne.
Pour votre confort de lecture, nous avons supprimé les majuscules, bien sûr.
Une lectrice nous fit aimablement remarquer que nous donnions des leçons de majuscules en truffant notre actu de fautes d’orthographe. Elle avait raison et nous faisons amende honorable.