Le 15 juin dernier, le SERCE a organisé une conférence-débat autour des «infrastructures de recharge, clés de la réussite du véhicule électrique».
> Vous pouvez télécharger le compte-rendu complet au format PDF ici.
Nous reproduisons ci-après un extrait des débats: l’intervention de Louis Nègre, sénateur des Alpes-Maritimes, auteur du rapport sur la structuration de la filière des véhicules décarbonés* (janvier 2011).
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« Le Livre vert sur le véhicule électrique
Même s’il est difficile de savoir quel sera exactement le taux de pénétration des véhicules électriques, on peut dire que la France est dans le peloton de tête dans ce domaine. C’est d’ailleurs un fabricant français de bornes de recharge qui a remporté l’appel d’offres international lancé par la ville de Chicago. Outre-Atlantique, la démarche de la France est très bien perçue! Quelque 50 millions d’euros de subventions sont prévus par l’Etat, ce qui va permettre aux collectivités de couvrir 50% du coût des bornes de recharge.
Je souhaite que la France ait une vision à moyen et long terme, et que l’on ne fasse pas les mêmes erreurs que dans le photovoltaïque, avec un arrêt brutal des développements. Les premiers véhicules électriques arrivent sur le marché.
Les bornes sont indispensables pour accompagner leur développement, même si 90% des recharges se feront à domicile. Dans un immeuble collectif, un propriétaire ou un locataire aura le droit de faire installer sa prise. A l’avenir, les immeubles seront conçus dotés de prises de recharge de véhicules électriques ».
Quel rôle pour les installateurs ?
« J’attends d’eux qu’ils accompagnent ces développements. Dans la communauté urbaine de Nice Côte d’Azur, dont je suis premier président, nous venons de lancer des véhicules électriques en auto-partage. Nous avons déjà convaincu plusieurs centaines d’abonnés, en quelques semaines seulement! La population est donc sensible à des modes de transport plus respectueux de l’environnement.
La France est actuellement poursuivie par la Commission européenne du fait de taux de pollution trop élevés. Le véhicule électrique est particulièrement adapté à la ville puisqu’il ne fait pas de bruit (nuisance numéro 1 aux yeux de Français) et ne pollue pas l’atmosphère. Il ne va pas tuer le véhicule thermique, loin de là, mais peut avoir un impact ».
Qui va payer en France pour ces développements ?
« Un véhicule électrique coûte aujourd’hui plus cher qu’un véhicule thermique. Des incitations sont prévues, à commencer par le bonus de 5 000 euros. Dans quelques années, ce bonus ne sera plus nécessaire car des progrès sont réalisés chaque année dans le domaine des batteries, dont le coût est amené à diminuer.
En ce qui concerne les infrastructures, l’Etat réfléchit actuellement à sa position sur les compteurs intelligents. Si la France prend du retard, d’autres iront plus vite! Les batteries des véhicules électriques pourront servir de stockage d’énergie grâce aux compteurs intelligents, à condition d’en disposer.
L’Etat va mettre à disposition 50 millions d’euros pour permettre aux collectivités pilotes d’installer sans difficulté des bornes de recharge. L’un des moyens de faire prendre en charge les investissements consiste à nouer des partenariats public-privé et faire un avenant à une DSP (Délégation de service public) pour lisser le coût des bornes ».
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* Cliquez ici pour consulter ce rapport.