En Suisse aussi, l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence fait débat. Comme en France, c’est un processus en deux étapes. Dès 2008, les grosses entreprises pourront changer de fournisseur; mais les particuliers, les petites et moyennes entreprises devront attendre fin 2012 pour choisir leur fournisseur. Dans cette perspective, émergent plusieurs revendications et quelques inquiétudes.
Les fournisseurs s’inquiètent d’un droit de regard de l’Etat, et plus particulièrement de la commission de l’électricité, qui porterait atteinte à leur liberté de fixation des prix. Les grands clients industriels partagent ce soupçon. Selon eux, les prix pourraient se retrouver bloqués jusqu’en 2012.
Principaux opposants à la libéralisation, les cantons alpins craignent que les régions de montagne soient taxées pour le réseau à haute tension… qu’elles n’utilisent pas. Or la loi suisse affirme, parmi ses principes, celui-ci: « celui qui n’utilise pas ne paie pas ». Le gestionnaire du réseau de transport (Swissgrid) n’a pas fait connaître sa position à ce propos.
Vient enfin la question des énergies renouvelables et de leur financement, aujourd’hui assis sur un prélèvement de 0,6 centimes par kilowattheure (qui rapporte 320 millions de francs par an). Aucun financement supplémentaire n’est prévu. Au grand dam des producteurs, qui verraient bien cet argent financer l’activité de centaines de petites centrales hydrauliques, actuellement à l’arrêt. Ce à quoi s’opposent des associations comme le WWF ou Pro Natura, qui pointent du doigt l’impact négatif de ces petites centrales sur l’environnement.