Dans un communiqué publié conjointement par des prosélytes de la sobriété et de l’efficacité énergétique, l’association Négawatt, une association d’industriels spécialisés dans l’isolation (Lafarge, Saint-Gobain, Isover, Knauf, Aldes, Ursa…), Isolons la terre contre le CO2 et une autre association, fédérative celle-ci, Effinergie, dénoncent l’amendement proposé par Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Baptisé « Au secours, Ollier m’a tuer ! », ce communiqué entend en effet relever le seuil de consommation des énergies non émettrices de CO2 dans les logements. « Pour les énergies qui présentent un bilan avantageux en termes d’émissions de gaz à effet de serre, ce seuil* sera relevé à raison inverse des émissions de gaz à effet de serre générées par l’énergie utilisée », propose ce texte. Pour les opposants à cet amendement, son adoption conduirait à « une consommation d’énergie primaire au moins deux fois plus élevée que les 50 kWh affichés. » Avec pour conséquence plus de laxisme en termes d’isolation que les objectifs affichés du Grenelle de l’environnement: « Par la réglementation thermique 2012, on pourra se contenter de construire des bâtiments neufs équipés de chauffage électrique consommant 120 kWh/m²/an. Ces bâtiments pourront avoir des enveloppes (murs, fenêtres) beaucoup moins bien isolées. Or la qualité de l’enveloppe du bâtiment est une priorité puisqu’elle est là pour cinquante ans voire plus. Si pour une raison quelconque la nature des systèmes de chauffage changeait demain, il faudrait alors gérer la mauvaise qualité des enveloppes…. »
L’amendement viserait, au même titre que la proposition rejetée du bonus-malus électrique, à favoriser l’électricité d’origine nucléaire, qui affiche un excellent bilan CO2 au regard d’autres énergies.
Interrogé par le Moniteur, « le député UMP Christian Jacob, raporteur du texte, s’en cache à peine. « Le texte pose clairement les objectifs français de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons porté de 20 à 23 % l’objectif de production d’énergie renouvelable. Sur les 50 KWH, le texte initial revenait à exclure la filière électrique de la construction neuve. Nous ne sommes pas là pour favoriser une filière par rapport à une autre ».
Consulter l’amendement de M. Jacob, rapporteur, au nom de la commission des affaires économiques, M. Ollier, M. Poignant et Mme Vautrin.
———
* Seuil de 50 kWh/m2/an.