Les résultats affichés hier par GDF Suez (bénéfice net de 6,5 milliards d’euros, en progression de 13 %) ont suscité de vives réactions de la part des associations de consommateurs. Pour la CLCV, « les consommateurs sont les grands perdants » de ce début d’année, en raison de tarifs réglementés de vente du gaz naturel inchangés en dépit de « l’effondrement des prix du pétrole de 70% depuis juillet 2008 ». Pour la CLCV, « une baisse de 20% des tarifs au 1er janvier de cette année aurait fait économiser en moyenne plus de 100 euros à plus de 7 millions d’abonnés, soit 700 millions de pouvoir d’achat rendus aux ménages ». L’association pointe aussi la période hivernbale, qui est celle où les ménages consomment l’essentiel de leurs besoins en gaz naturel (« 45% de leur consommation annuelle sur cette période »). Du côté de l’association pour l’information et la défense des consommateurs salariés Indecosa-CGT, on réclame « dès maintenant une baisse significative du gaz, avec effet rétroactif au 1er janvier 2009 ». L’Indecosa CGT ajoute que « GDF Suez mène 6,5 milliards à 0 contre les consommateurs! ».
Coté syndicats, la fédération CGT de l’Energie a demandé que les consommateurs soient remboursés à hauteur d’un milliard d’euros sur leurs factures antérieures. Et FO s’interroge: « Pourquoi les clients domestiques n’ont-ils toujours pas bénéficié de la baisse des prix des hydrocarbures et du gaz? Pourquoi GDF Suez, un des deux plus grands groupes de la branche des Industries électriques et gazières, ne s’est-il pas résolument engagé dans un accord salarial digne de ce nom et de ces résultats? »
A l’inverse, chez GDF Suez, on pointe à l’inverse un « manque à gagner de 679 millions d’euros en 2008 en raison du prix trop faible des tarifs réglementés (fixés par l’Etat) du gaz naturel en France ». Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez, a affiché un « espoir, réaliste, (celui) que nos coûts égalent nos prix, ni plus ni moins ».
Et, en Belgique, Gérard Mestrallet, PDG du groupe, a réaffirmé son opposition à la taxe imposée par le gouvernement belge aux producteurs d’électricité d’origine nucléaire (250 millions d’euros en 2008, potentiellement 500 millions d’euros en 2009). Avec des mots plutôt durs, rapportés par 7 sur 7: « 250 millions d’euros, c’est disproportionné par rapport à ce qui nous reste d’activité en Belgique ». Quant aux 500 millions d’euros pour 2009, « Oubliez-les. C’est une monstruosité! », a martelé le CEO de GDF Suez lors d’un déjeuner avec la presse belge. « C’est un hold-up », a surenchéri le co-CEO du géant français, Jean-François Cirelli. »
Quant à l’Etat français, actionnaire du groupe à hauteur de 35,7 %, il pourrait opter pour un versement de ses dividendes en actions plutôt qu’en argent frais. La crise économique et la nécessité de relancer l’économie sont passées par là…