C’est une menace à peine voilée que la CGT adresse à la direction de Gaz de France: estimant que « La Direction continue de masquer les conséquences économiques et sociales du projet et veut boucler la consultation avant fin mai », elle semble bien vouloir indiquer que le comité central d’entreprise (CCE) ne dispose pas à ce jour des éléments nécessaires pour rendre un avis (lequel est consultatif mais obligatoire) sur le projet de fusion.
S’appuyant sur les résultats d’une étude confiée au cabinet Secafi, elle indique « que le business plan (plan d’affaire) et la trajectoire financière du futur groupe sont fondés sur une hypothèse centrale de disparition des tarifs administrés pour le gaz comme pour l’électricité après 2010. » pour la CGT, les récentes hausses de tarifs de vente du gaz et l’annonce d’une troisième hausse au 1er juillet témoignent « d’une volonté de donner des signaux clairs aux marchés financiers et aux actionnaires qui auront à voter la fusion en juillet prochain ».
Le vote récent de la Commission Itre au Parlement européen (cf. notre actu de ce jour) soulève la question de la séparation patrimoniale des réseaux – même si ce vote ne porte que sur les réseaux de transport d’électricité. La CGT observe « Suez et Gaz de France, opposés dans les mots à la séparation patrimoniale des réseaux, ne sont plus sur la ligne de 2006 lorsqu’ils affirmaient clairement que cette séparation entraînerait l’arrêt de la fusion. » Même si la direction objecte qu’en vendant ses réseaux, le groupe « disposerait de cash pour d’autres acquisitions », la CGT fait observer que l’on serait alors loin du « grand groupe gazier promis ».
S’agissant du personnel, la Fédération estime ne pas disposer des éléments nécessaires à formuler un avis: « les éléments apportés par le rapport de SECAFI sur l’organisation et l’emploi, montrent que les dirigeants de Gaz de France ne veulent donner aucune réponse réelle aux questions légitimes des salariés sur l’organisation juridique du groupe, la localisation et le volume de l’emploi par métier même à court terme. Ils se refusent à dévoiler si peu que ce soit ce qui adviendra des salariés au jour de la fusion ».
Enfin, la CGT dénonce des « pressions insupportables » destinées à diviser les syndicats. Reste à savoir ce qui se passera le 15 mai…
Consulter le communiqué complet.