Mise à jour: Le Gouvernement « n’envisage pas de procéder au rattrapage du retard accumulé depuis plusieurs années immédiatement compte tenu de la situation du pouvoir d’achat. » (cf. communiqué en fin d’actu).

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Dans un rapport sur les coûts de production et de commercialisation d’EDF, la Commission de régulation de l’énergie « a constaté un écart de 1,47 milliard d’euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs de l’électricité fixés en 2012. »

Estimation de l’évolution des tarifs en 2013
En conséquence, la CRE estime que la couverture des coûts passe par une augmentation des tarifs de l’électricité pour les ménages de 6,8% à 9,6%, des pourcentages qui varient en fonction de l’augmentation ou non de la durée de vie des centrales nucléaires (10 ans).

« Pour 2013, la CRE a estimé les coûts de fourniture sur la base, d’une part, des coûts de production prévisionnels d’EDF pour l’année 2013 et ajustés par la CRE en fonction de l’évolution annuelle moyenne observée sur la période 2007-2012, d’autre part, des coûts commerciaux prévisionnels d’EDF pour 2013. Deux cas de figure sont envisagés : sans ou avec prise en compte de l’hypothèse d’un allongement comptable de 10 ans de la durée d’amortissement des centrales nucléaires en 2013. »

Hausse TRV en 2013
– sans allongement > bleu 9,6 %; jaune: 5,8 %; vert: 3,8 %
– avec allongement> bleu: 6,8 %; jaune: 2,7 %; vert: 0,0 %.

S’y ajouterait un rattrapage 2012…
« Dans l’hypothèse où ce rattrapage serait effectué intégralement sur une période d’un an à compter du mouvement tarifaire de 2013, il entraînerait, par rapport aux augmentations présentées au paragraphe suivant, une augmentation supplémentaire des tarifs sur cette période d’un an de 7,6% pour les tarifs bleus, 3,8% pour les tarifs jaunes et 1,3% pour les tarifs verts. »

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Dopée par ce rapport, l’action EDF progresse fortement à la Bourse de Paris (+1,8%, à 18,25 €, vers 11h15), dans un marché en baisse.

Comme dans tout feuilleton tarifaire, le Gouvernement devrait annoncer rapidement qu’une telle hausse des tarifs n’est pas à l’ordre du jour.

En conséquence, l’action EDF se repliera.

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Mise à jour à 12h20

Le Gouvernement n’a « pas l’intention » d’appliquer cette hausse.

Et:

« Il n’est pas question d’accepter une telle hausse de l’électricité cumulée au regard du pouvoir d’achat des Français », a indiqué Delphine Batho, selon des propos rapportés par Reuters. En juillet, « le gouvernement se prononcera en tenant compte des coûts de production mais aussi du pouvoir d’achat. »

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Mise à jour à 13h10 (communiqué de Pierre Moscovici et Delphine Batho.

« Le Gouvernement a pris connaissance du rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) sur l’évolution des coûts d’EDF depuis 2008. Ce rapport contribue à la transparence sur les coûts de l’électricité. Il s’inscrit dans la continuité du précédent rapport de la CRE sur la hausse de l’électricité sur plusieurs années. Le Gouvernement constate que la CRE réévalue a posteriori de façon significative certains coûts.

Il n’envisage pas de procéder au rattrapage du retard accumulé depuis plusieurs années immédiatement compte tenu de la situation du pouvoir d’achat.

La décision tarifaire pour 2013 sera prise au mois de juillet après une analyse précise des facteurs d’évolution et des mesures de correction envisageables.

L’augmentation structurelle des coûts de l’électricité confirme la nécessité d’accélérer la mobilisation pour les travaux d’efficacité énergétique, pour réduire la dépense énergétique.

La loi du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre a également permis d’étendre le bénéfice des tarifs sociaux à 8 millions de français qui vont désormais en bénéficier automatiquement sans démarche à accomplir.

Parallèlement, le Gouvernement demande à EDF de renforcer son programme de maîtrise des coûts. »

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Mise à jour à 13h25
Le rattrapage pourrait se traduire par une hausse de « la facture des ménages estimé par la CRE à 50 euros par foyer si le Conseil d’Etat, saisi par l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), donnait raison aux concurrents d’EDF et imposait au gouvernement une hausse rétroactive comme il l’a déjà fait pour le gaz. « La question n’est plus de savoir s’il faut augmenter les tarifs mais de savoir comment on peut aider les consommateurs à réduire leur facture », a déclaré à Reuters Fabien Choné, président de l’Anode et responsable de la stratégie chez Poweo Direct Energie. »